Survie Française en Flandre

Vendredi, le rapport sur les minorités en Belgique de Lili Nabholz-Haidegger sera à nouveau discuté en commission du Conseil de l'Europe. L'occasion d'évoquer le principal souci des 300.000 francophones de Flandre: comment y faire vivre la culture française?

RÉCIT

(...) "Je dois avouer que ce qui s'est passé avec Exploration du monde a été pour moi un véritable déclic", explique Edgar Fonck. "Les événements en eux-mêmes, mais aussi le nombre peu élevé de réactions de la part des partis démocratiques. Je rappelle quand même qu'ils venaient avec des ambulances en disant: nous ne repartirons que quand elles seront remplies. Un tel comportement me semble inacceptable." Même s'ils ne partagent pas forcément les convictions clamées avec leurs biceps par ces groupuscules nationalistes, les hommes politiques flamands se trouvent désormais dans l'impossibilité de soutenir les initiatives culturelles francophones. Le principe de territorialité devient sacro-saint.

Depuis sa côte bien aimée, Edgar Fonck décide de réagir. En 1999, il crée l'Association pour la promotion de la francophonie en Flandre. Sa vocation n'est aucunement polémique. Il s'agit de faire connaître les initiatives qui survivent au nord du pays. Tous les deux mois, une lettre d'informations est rédigée: "Nouvelles de Flandre". "Dès le début, j'ai été voir la Ministre-Présidente de la Communauté française, Laurette Onkelinx, qui a très vite décidé de nous soutenir financièrement", explique-t-il. "Sous cette législature, son successeur, Hervé Hasquin, en a fait de même." Le 17 mai 2000, patatras: un arrêt de la Cour d'arbitrage, suite à un recours introduit par le gouvernement flamand, interdit tout subside francophone à une association sise en Flandre. Depuis, des bouts de ficelle ont été trouvés pour nouer les deux bouts. (...)