Trois cent mille francophones frustrés

Trop souvent, lorsqu'il est question de minorités en Flandre, il n'est fait allusion qu'aux 120.000 francophones de la périphérie de Bruxelles. Combien de temps continuera-t-on à ignorer la présence de 300.000 francophones sur l'ensemble du territoire flamand? L'interpellation émane de l'APFF, l'Association pour la promotion de la francophonie en Flandre. Son directeur, Edgar Fonck, n'a pas manqué de l'adresser à Mme Nabholz-Haidegger, rapporteuse du Conseil de l'Europe. M. Fonck explique que, en 2001, grâce à la participation d'une quarantaine d'associations culturelles implantées au nord, l'APFF a pu proposer plus de 400 activités en français dans l'agenda de son magazine, "Nouvelles de Flandre", publié avec l'aide de l'assemblée de la Commission communautaire française.

La langue française est bien vivante en région flamande, affirme Edgar Fonck. Malheureusement, suite à l'arrêt de la Cour d'arbitrage du 17 mai 2000 (annulant les crédits octroyés par la Communauté française aux associations francophones de Flandre, en vertu du principe de "territorialité"), un nombre croissant d'associations connaît des difficultés financières.

L'APFF conteste ce principe de territorialité. Le français est, comme le néerlandais et l'allemand, une de nos langues nationales. Nous refusons qu'elle ait, chez nous, en Flandre, un statut de langue étrangère ou que la francophonie devienne une culture de seconde main! Une ratification sans restriction de la Convention sur la protection des minorités nationales s'impose, pour permettre à la diversité culturelle d'être une source, non de division, mais d'enrichissement mutuel.