En avril, ne te découvre pas d'un fil. En mai, fais ce qu'il te plaît. C'est bien connu. Et en juin? En juin, au cinéma tu ne retourneras point!

Ainsi en a décidé le conseil supérieur de sécurité: nous devrons attendre le 1er juillet pour (oser) reprendre le chemin des salles obscures et (oser) nous vautrer dans leurs fauteuils (supposés) désinfectés séance après séance. Et encore: "Des règles précises relatives à la gestion de l'audience seront prévues, telles que le respect de la distance de sécurité dans le public", a déclaré la Première ministre Sophie Wilmès, le mercredi 3 juin dernier.

Ainsi, un maximum de 200 personnes sera autorisé par salle. Dans de grandes salles, mettre 200 personnes tout en respectant la distanciation sociale ne devrait pas poser de problème. Mais dans des salles plus petites... Autre idée: étaler les heures des séances afin d'éviter d'avoir 200 personnes dans le même espace en même temps.

Le masque? En théorie, si la distance d'un mètre cinquante est bien respectée, il ne sera pas requis. Tout au plus faudra-t-il le porter pour pénétrer dans le cinéma, prendre son ticket - qu'on recommande de réserver et d'imprimer de chez soi par internet - et de gagner la salle; idem en fin de projection.

Voilà ce que devrait être l'après des cinémas belges. Et pour quelle programmation? Les films qui étaient à l'affiche début mars et qui n'ont pu bénéficier de leur fenêtre de visibilité devraient rester à l'affiche durant au moins quinze jours avant de laisser la place à des nouveautés.

Mais des poids lourds, comme le dernier James Bond, attendus au printemps, ne sortiront qu'à l'approche des fêtes de fin d'année... où il risque d'y avoir un bel embouteillage!

Et sur les plateaux de tournage? Chacun ronge son frein. Bouli Lanners, diagnostiqué positif au covid-19 et confiné chez lui, à Liège, au début de la crise, terminait son cinquième long métrage, "Wise Blood". Imagine-t-il jouer avec des masques? "Je pense qu'il n'y aura pas de tournages pendant des mois, explique-t-il. Ce n'est pas possible de jouer avec des masques, de se maquiller soi-même... C'est impossible de garder ses distances. Je pense que les assurances vont jouer un rôle déterminant. Elles ne vont pas assurer un comédien de mon âge, 55 ans, en surpoids..."!

Les films d'avant mars 2020 vont-ils bientôt faire figure d'ancêtres d'une époque révolue_? La suite à l'écran!

Pierre GERMAY