Lieu incontournable de la création verrière internationale, le MusVerre est installé depuis octobre 2016 dans un écrin exceptionnel, paré de pierre bleue, à Sars-Poteries, au cœur du bocage avesnois, dans la Région des Hauts-de-France.

Offrant 1.000 m2 de surface d'exposition, le MusVerre présente une prestigieuse collection contemporaine d'œuvres en verre d'artistes du monde entier et de nombreux "bousillés", objets pleins de fantaisie et de couleurs créés par les ouvriers verriers, pour leur plaisir, pendant les temps de pause.

Une approche de soi

Jusqu'au 30 août 2020, le MusVerre propose une plongée intimiste dans les différentes facettes de la personnalité de l'Homme face à lui-même et au monde. Au total, 25 œuvres d'une vingtaine d'artistes de 12 nationalités s'offrent au regard autour de l'exposition intitulée MOI(S).

L'homme dans sa singularité se retrouve quotidiennement confronté à des interactions qui le modèlent et infléchissent sa trajectoire. Les dualités profondes, constitutives de l'identité, se superposent aux masques sociaux et aux rapports de force imposés par la vie en collectivité. L'homme modifie son environnement, et chacun de ses gestes, de la caresse à la menace, acquiert une signification profonde. La fugacité de l'existence n'en met que plus en valeur la foudroyante beauté de la création comme acte ultime de vie.

Les étapes de la vie

Le visiteur est amené à découvrir tous les aspects des relations humaines, à tous les âges de la vie. Première étape, "se mettre à nu" avec une invitation à l'introspection, le regard porté sur soi par soi-même, illustré par deux autoportraits en cristal de l'artiste d'origine coréenne Yeun Kyung KIM. Ensuite, "les mondes intérieurs", la période de l'enfance comme âge des découvertes, de l'imaginaire et parfois des réflexions plus profondes que l'on perçoit dans les petites sculptures de Sibylle PERETTI. Puis, "les masques de la société" quand le système social impose sa marque. L'identité se construit dans un jeu de temporalités et de déterminismes dont le portrait-collage photographique de Marc PATAUT est un exemple intéressant. Viennent alors "les facettes de l'amour". Suivies des "rapports de force" car la société est aussi le lieu de conflits variés.

Au paroxysme des confrontations sociétales, c'est la guerre qui éclate. La désolation qui l'accompagne est traduite dans le très évocateur Tears, balles de revolver emprisonnées dans des "larmes" de verre, de l'artiste belge, Lieve VAN STAPPEN. Et pour finir, "l'homme face au monde" aspect illustré par Migration, œuvre monumentale d'Antoine BRODIN évoquant une baleine échouée. Le visiteur quitte l'exposition par un sas recouvert de miroirs qui lui renvoient la vision de sa propre humanité singulière.

Anne-Françoise COUNET

Informations: https://musverre.lenord.fr