Nouvelles de Flandre
De la Francité à la Francophonie, une initiative qui se voulait temporaire

À l'origine, ce nouveau site(*) était provisoire: "Restez à la maison", c'était le mot d'ordre du confinement. En y regardant bien, on devinait aussi un petit clin d'œil, "Restez à la maison, chez vous, mais aussi à la Maison... de la Francité, gardons le contact". Comme tout le monde, le directeur, Donald George, avait prévu trois ou quatre semaines de "réclusion", hélas, il a fallu déchanter, ce serait plus long, et le retour à la normalité complète, celle d'"avant", serait peut-être illusoire: cette crise allait laisser des traces et créer de nouvelles habitudes.

Un public élargi à l'Espace francophone

Le concept d'activités "à distance" a démontré qu'il répondait à une demande, sinon à un besoin: il a bien fonctionné d'emblée et, mieux, il s'est mué en outil complémentaire de la vie de la Maison. Les ateliers en ligne, les tables de conversation en visioconférence, les tutoriels, les capsules vidéo, et j'en passe, tout cela a élargi le public habituel de la rue Joseph II. Des gens qui ne seraient jamais venus sur place, parce qu'ils vivent loin de Bruxelles, et même ailleurs, dans la Francophonie, sont devenus accros aux programmes à distance, comme les tables de conversation, par exemple, une valeur sûre, à laquelle on peut participer désormais via l'appli Zoom. C'est pratique et presque aussi convivial qu'en présentiel... Ne manque que le café!

Pour amuser petits et grands, on téléchargera des jeux de langage grâce à la brochure d'Henry Landroit, 100 jeux de langue à l'école et ailleurs (Direction de la Langue française de la Fédération Wallonie-Bxl). Pas besoin de matériel compliqué: du papier, un crayon, un bon dico, et c'est parti pour les palindromes et les lipogrammes!

Avec ses contraintes, le confinement a exigé des changements dans la façon de communiquer. L'atelier "prise de parole", bien connu depuis longtemps, a dû s'inventer une nouvelle spécialité "la prise de parole devant la caméra".

Des "pastilles pour se rafraichir la langue"

Enfin, un autre exemple: une chronique où les fidèles peuvent retrouver, notamment, les "clés anglaises". La crise du coronavirus n'a pas manqué d'apporter son lot de nouveaux anglicismes (cluster, tracing...). Voici un cas typique: le lockdown.

LOCKDOWN: c'est "le bouclage": la porte est close, car le loquet est abaissé. Un loquet, mot d'origine picarde, désignait jadis le système de fermeture d'une porte dépourvue de serrure. Passé en anglo-normand, il a donné le verbe anglais to lock, fermer à clé. Le confinement, c'est l'obligation de rester à l'intérieur de son espace. Les confins désignent les limites d'un territoire. En français, on peut dire aussi l'isolement, l'enfermement, la réclusion, la quarantaine ou encore le bouclage. L'abondance des synonymes n'arrangera pas notre sort mais, au moins, saurons-nous mieux de quoi nous parlons.


Robert MASSART

(*) https://restezalamaison.be


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