Nouvelles de Flandre
Cinéma: Le cinéma sans cinémas

En ces temps de confinement lié à la crise meurtrière du Coronavirus, qu'il peut paraître bien futile de se demander ce qu'il faut aller voir dans des salles de cinéma... de toute façon fermées!

De même que les réactions suscitées par le César de la meilleure réalisation décerné à Roman Polanski, le 28 février dernier, à Paris, paraissent dénuées d'intérêt. Rappelons tout de même que ce beau monde du cinéma en strass et paillettes semble n'avoir jamais entendu parler de la présomption d'innocence. Et que penser de cette justice qui se déplace de plus en plus des prétoires des cours et tribunaux vers les réseaux sociaux, condamnant les prévenus sans respecter l'élémentaire droit à la défense? Inquiétant.

Pendant ce temps où tout semble devoir être réinventé, peut-être allez-vous prendre goût aux plateformes de films à la demande à la télé.

Mais quand les salles de cinéma seront à nouveau accessibles et si les films de début mars sont toujours à l'affiche, pensez à reprendre le chemin des salles obscures et allez voir "La vérité" du cinéaste japonais Hirokazu Kore-Eda qui, quoique ne parlant pas un mot de français, a tourné son film en... français!

Avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche qui sont la mère et la fille pour les besoins de cette histoire d'une actrice, icône du cinéma, qui, à l'occasion de la sortie de ses mémoires, suscite la confrontation avec sa fille, scénariste rentrée de New York, réveillant vérités cachées et rancunes inavouées.

Si on retrouve ici des thèmes favoris du réalisateur de "Tel père, tel fils", on regrettera que la relation entre une mère égocentrique et en représentation permanente, et sa fille abasourdie par tant d'absence de sentiments de sa propre mère manque un peu de dimension dramatique.

Ou alors choisissez "Filles de joie" du cinéaste belge Frédéric Fonteyne ("Une liaison pornographique") qui retrace le quotidien de trois Françaises de Roubaix, mères de famille le matin et prostituées dans un bordel flamand, de l'autre côté de la frontière, le soir, menant ainsi une étonnante double vie. Le film, porté par trois actrices d'une formidable vitalité (Sara Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne) offre une vision saisissante de la violence sociale faite aux femmes tout en instaurant une solidarité inédite entre ces filles de joie.


Pierre GERMAY


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