Le prix "Choix Goncourt de la Belgique" initié par l'ambassade de France en Belgique, le Bureau Europe de l'Ouest de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et l'Alliance française de Bruxelles-Europe en collaboration avec Passa Porta, la maison internationale des littératures à Bruxelles a été remis le 10 décembre dernier, à la Résidence de France à Bruxelles, en présence de Madame Hélène Farnaud-Defromont, la nouvelle ambassadrice de France en Belgique, de la ministre belge francophone de l'Enseignement supérieur, Valérie Glatigny et d'Éric-Emmanuel Schmitt, membre de l'Académie Goncourt.

Vingt établissements belges du supérieur réunis

Cette quatrième édition du "Choix Goncourt de la Belgique" a rassemblé 250 étudiants issus de dix universités et dix Hautes écoles belges, francophones et néerlandophones.

Encadrés par un professeur référent et réunis au sein d'un comité de lecture dans chacun des établissements participants, ces étudiants ont eu l'occasion de lire les neuf ouvrages de la sélection de romans du Prix Goncourt, d'en discuter, d'en débattre, avant d'élire collégialement leur lauréat à l'occasion d'un jury de délibération national.

Ce prix s'inspire des vingt autres prix qui existent à l'étranger à l'image du Choix Polonais, créé en 1998 à Cracovie, et de ceux qui lui ont succédé_: en Algérie, Italie, Roumanie, Serbie, Suisse, Tunisie, Liban, Royaume-Uni ou Vietnam...

Un thème essentiel

Cette année, le prix a été attribué à Santiago H. Amigorena pour son roman "_le Ghetto intérieur_" paru aux Éditions P.O.L. Les jeunes ont plébiscité le récit de l'auteur pour son originalité dans le traitement d'un sujet historique, la Shoah, souvent évoqué mais raconté ici du point de vue d'un personnage qui se situe hors d'Europe. A travers le destin de son grand-père parti en Argentine pour échapper au nazisme, Santiago H. Amigorena raconte la vie mélancolique d'un homme qui s'invente une vie à l'étranger, tout en devinant puis comprenant la destruction de sa famille en cours, et de millions de personnes. "Il y a vingt-cinq ans, j'ai commencé un livre pour combattre le silence qui m'étouffe depuis que je suis né" explique l'écrivain. Ce roman est l'histoire de l'origine de ce silence.

Eric-Emmanuel Schmitt, représentant l'Académie Goncourt, s'est réjoui de ce choix: "les académiciens avaient sélectionné ce livre parce qu'ils voulaient qu'il soit lu par les jeunes, même si c'est un sujet déjà souvent débattu". Les étudiants se sont dits impressionnés par "l'ambiance du récit qui prouve que l'action n'est pas toujours indispensable pour engendrer l'émotion", ajoutant qu'on ne sort pas indifférent d'une telle lecture. Une deuxième place remarquée a été attribuée à Nathacha Appanah pour "Le ciel par-dessus le toit" (Gallimard).

Anne-Françoise COUNET

Informations: https://www.academiegoncourt.com/choix-goncourt-belgique