Nouvelles de Flandre
Introduction à la littérature congolaise

Des controverses multiples surgissent lorsqu'il s'agit de déterminer avec précision le début de la littérature congolaise écrite. On sait que le Congo a connu une première apparition de l'écrit aux 16e et 17e siècles sur son littoral lors de la première évangélisation opérée par les missionnaires portugais à l'époque du Royaume Kongo.

Mais c'est à la suite de la création de l'Etat Indépendant du Congo en 1885 avec le roi Léopold II et plus tard, de la mise en route de l'œuvre coloniale par l'Etat belge en 1908 qu'apparaîtront, progressivement, les textes constitutifs de cette littérature.

Evolution de la littérature congolaise

Dans ses travaux publiés, Kadima Nzuji, écrivain et poète congolais, propose trois principaux courants qui se succèdent plus ou moins dans le temps.

Le courant ethnographique est caractérisé d'abord par la récolte et la transcription en français du patrimoine congolais de la littérature orale. Plus tard, vont être publiées des œuvres de fiction grâce à la création des revues, à l'ouverture des maisons d'éditions et à l'organisation des concours littéraires à l'occasion des foires coloniales.

Ces initiatives vont constituer des véritables appels d'air des Congolais vers la création des fictions inspirées de la tradition. Le Ngando de Paul Lomami Tchibamba est considéré comme l'œuvre inaugurale de la fiction narrative congolaise et sera primé lors de la foire coloniale en 1948.

Le deuxième courant est celui que l'on pourrait qualifier de témoignage. C'est une littérature qui puise ses thèmes dans la métamorphose politique, économique, culturelle et religieuse en marche dans le sillage de l'entreprise coloniale. Antoine-Roger Boalamba va marquer ce courant par la sortie en 1955 d'Esanzo, Chants pour mon pays, un recueil de poèmes préfacé par Léopold Sédar Senghor.

Le courant inspiré par la négritude va succéder aux deux précédents. À partir des années septante, les Congolais sortis des universités vont introduire de nouveaux thèmes et de nouveaux personnages. À la suite du contexte socio-politique de l'époque dit "le recours à l'authenticité", ils vont reprendre à leur compte le combat de la négritude pour promouvoir les valeurs africaines en lieu et place de celles imposées par le fait colonial. Mais plus tard, la dictature de Mobutu et ses exactions vont constituer la toile de fond de la plupart des textes de fiction.

État des lieux

Dans les années nonante et début deux mille, le Congo va connaître une sérieuse diminution des publications due, entre autres, à l'absence d'une politique éditoriale digne de ce nom. Dans le souci de redynamiser ce secteur, les écrivains font eux-mêmes des plaidoyers auprès du pouvoir. Ils sont appuyés dans leurs démarches par des initiatives des individus, des centres culturels, des maisons d'éditions qui s'investissent pour promouvoir la littérature congolaise.


Stéphanie BOALE


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