Nouvelles de Flandre
Entretien avec Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie

Elue en 2018, lors du Sommet d'Erevan, au poste de Secrétaire générale de la Francophonie, l'ex-ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo a la ferme intention de redynamiser et rajeunir l'OIF qui fêtera ses 50 ans l'an prochain.

Fin avril, Louise Mishikiwabo était en visite officielle en Belgique. Au programme, des entretiens avec de hauts responsables belges et européens, mais aussi une rencontre avec une douzaine de jeunes francophones participant à une formation à l'outil pédagogique "Libre ensemble".

Priorité à la jeunesse et au numérique

"A Erevan, les chefs d'états de la Francophonie ont clairement exprimé leur volonté de modernisation de notre organisation qui doit se baser plus sur les résultats et moins sur les relations publiques" a expliqué la Secrétaire générale à Nouvelles de Flandre, lors d'un entretien avec la presse.

La jeunesse sera sa priorité. "Peu d'organisations multilatérales sont dédiées à la jeunesse, c'est pourquoi je compte bien leur donner la priorité durant mon mandat de quatre ans, d'autant que l'Afrique, qui compte trente Etats membres, est un continent très jeune et en croissance." Elle fera, d'ailleurs, des propositions très concrètes, lors du prochain Sommet à Tunis, en novembre 2020.

Par voie de conséquence, le numérique sera également au centre de ses préoccupations. "Je voudrais mieux positionner la langue française sur Internet, comme langue de communication moderne et encourager une relation décomplexée à notre langue commune, encore trop souvent considérée comme une langue élitiste réservée à des puristes."

Promouvoir le vivre ensemble

Pour Louise Mushikiwabo, la francophonie présente sur les cinq continents, est une plateforme où toutes les cultures se rencontrent. Aujourd'hui, le vivre ensemble est inévitable. "L'ADN de la Francophonie, c'est de créer, autour de la langue française, des liens de solidarité culturelle et humaine. C'est la valeur ajoutée que voulaient donner les pères fondateurs de notre organisation." C'est pourquoi, la Secrétaire générale rend des visites discrètes et efficaces aux chefs d'Etat pour les guider en ce sens. "Je suis convaincue que de plus en plus, on assistera à davantage d'harmonie entre pays du nord et du sud, grâce à un partage d'expérience dans les domaines politique, économique ou technologique. C'est ça qui nous différencie d'autres organisations."

Développer les partenariats

Au niveau des échanges entre les membres de l'OIF, Mme Mushikiwabo précise "nous devons utiliser les atouts et les forces de chacun pour nous enrichir mutuellement". Ajoutant que "la France est de moins en moins le centre de gravité de la francophonie". Selon elle, le but n'est pas d'essayer à tout prix de se distancier de la France, mais la Francophonie doit garder son indépendance et sa marge de manœuvre. D'ailleurs "une Francophonie forte est aussi un atout pour la France", souligne-t-elle.

Selon Louise Mushikiwabo, d'un point financier, même si l'OIF compte sur le soutien français, d'autres partenaires comme la Suisse, Monaco, le Luxembourg ou le Canada pourraient augmenter leur contribution à l'OIF. Mais aussi certains pays africains. Surtout s'ils y trouvent une plus value.

Les 750 millions d'Africains francophones, jeunes pour la plupart, représentent un potentiel exceptionnel constate Mme Mushikiwabo qui s'est récemment rendue en République Démocratique du Congo pour rencontrer les nouvelles autorités. Pour elle, la RDC avec ses 40 millions de francophones, est un pays clé pour la francophonie. Et, elle s'est dit avoir été frappée par l'énergie et la passion qui se dégageaient de la jeunesse. "L'Afrique, c'est l'avenir et le cœur de la Francophonie!", conclut-elle.


Edgar FONCK


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