Si les films primés aux César ou aux Magritte ressortent du côté de chez vous, allez voir "Jusqu'à la garde" de Xavier Legrand (le drame poignant d'un enfant victime du divorce violent de ses parents), César du meilleur film et de la meilleure actrice pour Léa Drucker.

Mais aussi "Les Frères Sisters" de Jacques Audiard (un western tourné en anglais), César du meilleur réalisateur, ou "Les Chatouilles" de Andréa Bescond et Eric Métayer avec Karin Viard, César du meilleur second rôle pour sa prestation hors norme d'une mère insensible au drame de sa fille victime d'un pédophile.

Côté belge, ne manquez pas "Ni Juge ni soumise" d'Yves Hinant et Jean Libon, César du meilleur documentaire, ni "Girl" de Lukas Dhont, oublié des César mais qui se console avec trois Magritte dont ceux du meilleur scénario et du meilleur acteur (Victor Polster).

Et après? Allez voir "Le mystère Henri Pick" de Rémi Bezançon. Frabrice Luchini y incarne un Bernard Pivot qui se mue en enquêteur têtu pour démontrer qu'un roman à succès n'a pas pu être écrit par son auteur présumé, un pizzaïolo à première vue plus destiné à pétrir la pâte à pizza qu'à écrire un roman.

Luchini y est plus sobre que d'habitude et son duo avec Camille Cottin, la fille de l'auteur présumé, fonctionne en tout cas bien mieux que l'épilogue du mystère en deçà de l'attente.

Si vous êtes aficionados de Juliette Binoche, "Celle que vous voyez" de Safy Nebbou, vous est destiné! Claire (Juliette Binoche), écrivain dans la quarantaine, larguée par son mari pour une gamine, retrouve la joie de vivre en se prenant au jeu d'une relation sur internet qu'elle entame avec un jeune photographe (François Civil) qui pourrait être son fils... tout en utilisant le faux profil de sa nièce, de 24 ans sa cadette!

Entre vrai et faux, réel et virtuel, le film traite avec subtilité de la perte de contact avec la réalité et du déni de sa propre identité jusqu'à la folie avant de finir dans un registre plus proche du simple divertissement.

Enfin, si votre préférence va à Sandrine Kiberlain, allez donc voir "Mon bébé" de Lisa Azuelos. Elle y incarne avec détermination et émotion une maman de trois enfants dont la petite dernière file sur ses dix-huit ans et bientôt... dans une université canadienne. A la veille de se retrouver seule, elle se souvient des petits bonheurs familiaux d'un passé qui ne reviendra plus. Si nature et si émouvant.

Pierre GERMAY