C'est devenu une habitude, les salles de cinéma font aujourd'hui la part belle aux films pour enfants... petits et grands.

Ainsi, ne manquez pas "Ernest et Célestine en hiver", un film d'animation français fait de quatre courts métrages réunis en une seule séance de 45 minutes et où l'on retrouve avec un vrai plaisir les adorables personnages de Gabrielle Vincent, écrivaine et illustratrice belge, que nous avions découverts au cinéma il y a six ans, Ernest, le gros nounours, et Célestine, la petite souris orpheline.

Pour les plus grands, le dernier film de Jean-Paul Rouve, "Lola et ses frères", met en scène trois frères et sœur, Lola, Pierre et Benoît, dans toute la complexité de leurs relations familiales, chacun tentant de vivre sa vie de son côté quoi qu'étant vraiment inséparables. Cette comédie sensible fait surtout la part belle aux trois comédiens, Ludivine Sagnier, José Garcia et Ramzy Bédia.

Dans "Un homme pressé" de Hervé Mimran, Fabrice Luchini campe un directeur d'entreprise autoritaire qui, victime d'un AVC, a bien du mal à encore mettre deux syllabes l'une derrière l'autre correctement. A moins qu'il ne prenne un malin plaisir à tester son entourage dont sa logopède, l'excellente Leila Bekhti… Voilà un film qui dégouline un peu trop de bons sentiments.

"Un amour impossible" de Catherine Corsini n'est pas tant un film intéressant pour l'histoire, adaptée du livre de Christine Angot (une jeune fille qui dresse le portrait de sa mère, abandonnée par son père dès sa naissance, et qui finit par confier les affres de son adolescence douloureuse) que pour la prestation de Virginie Efira dans le rôle de la mère.

Qu'on est loin de la belle potiche présentatrice télé qu'elle fut à ses débuts, en 1998. Dans le rôle de cette femme, de l'âge du premier amour à celui de la retraite, l'héroïne de "Victoria" se transforme tant physiquement que psychologiquement à travers les étapes de sa vie. Avec justesse et sensibilité, waouw!

Sans oublier deux films toujours à l'affiche, "Le jeu" de Fred Cavayé qui réunit, l'espace d'un dîner des couples amis pour une comédie de mœurs bien twittée, et "Le grand bain" de Gilles Lellouche qui filme une bande de quinquas mal dans leur peau à la recherche d'un nouveau souffle, soit deux comédies qui sont bien le reflet de notre société d'aujourd'hui mais sur le ton de la légèreté.

Pierre GERMAY