Nouvelles de Flandre
La Francophonie, un concept à réinventer?

Le dernier Sommet de la Francophonie à Erevan a été l'occasion pour divers Chef d'État ou de gouvernement de mettre en avant l'importance de refonder, recentrer cette institution qui fêtera ses cinquante ans en 2020.

Dans son discours, le président Emmanuel Macron a souhaité une révision de la Charte de la Francophonie, concernant notamment les modalités d'adhésion à l'OIF: "Faut-il se contenter de prendre quelques engagements en matière de respect des droits de l'Homme?", s'est-il demandé faisant allusion à l'Arabie saoudite. Une position que l'on pourrait juger peu conséquente quand on sait que la France a été le principal soutien, avec l'Union africaine, de la ministre rwandaise au poste de secrétaire générale de l'OIF, alors que son pays figure au 159e rang (sur 180 pays) du classement 2017 de la Fédération internationale des droits de l'homme.

Le Président Macron a aussi souligné les reproches parfois faits à une francophonie trop "institutionnelle" tout en insistant sur le fait que "la Francophonie doit se redonner un mandat fort en faveur de notre langue", en particulier en promouvant le français "dans les échanges" et les institutions internationales comme l'ONU ou l'Union européenne.

"On doit pouvoir échanger, négocier, proposer des initiatives dans notre langue" a-t-il défendu. Et de renchérir, en proposant la création d'un congrès des écrivains francophones qui permettrait de promouvoir le français comme étant "la langue de la création", ce qui le différencie de l'anglais, "langue d'usage".

Pascale Delcomminette, administratrice générale de Wallonie-Bruxelles International (WBI) qui représentait Rudy Demotte le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles (retenu en Belgique pour le conclave budgétaire) était sur la même longueur d'onde que le président français. "Il faut prendre le temps de réfléchir à une Francophonie réinventée, centrée sur ses missions essentielles que sont la défense du français et de ses valeurs", a-t-elle expliqué. "Étendre l'organisation à n'en plus finir, accueillir chaque année de nouveaux adhérents, a-t-il encore un sens? On peut se réjouir de l'attractivité positive qu'elle exerce mais en quoi cela répond-il aux besoins des citoyens?", s'est-elle interrogée.

Notre Premier ministre Charles Michel, lui non plus, n'est pas "partisan d'une extension sans limite de la Francophonie. On doit plutôt l'approfondir", soutient-il. Selon lui, le futur de la Francophonie ne peut s'envisager sans l'aspect économique. "Il faut mettre en évidence les liens entre la paix et la sécurité, et le développement économique. Quand on échange entre pays, on réduit le risque de conflits, de tensions. Cela nourrit la paix et la stabilité".

Pour ce qui de la participation de notre pays à la Francophonie, il n'est pas inutile de rappeler qu'à la fois l'État fédéral belge et la Fédération Wallonie-Bruxelles sont membres de l'OIF mais, que seule la Fédération W-B participe au financement effectif de l'institution, à hauteur de 15 millions d'euros, ce qui en fait le troisième contributeur après la France et le Canada.


Anne-Françoise COUNET


Copyright © 1998-2019 A.P.F.F.-V.B.F.V. asbl
Secrétariat: Spreeuwenlaan 12, B-8420 De Haan, Belgique
Téléphone: +32 (0)59/23.77.01, Télécopieur: +32 (0)59/23.77.02
Banque: BE89 2100 4334 2985, Courriel: apff@francophonie.be
Site: http://www.francophonie.be/ndf