"Mademoiselle de Joncquières" d'Emmanuel Mouret est assurément le film à recommander à tout amoureux de notre belle langue française.

Adapté de Diderot, le film décrit les amours passionnées d'un libertin du XVIIIe siècle. Ode à la langue française, ce film en costumes sied magnifiquement aux deux acteurs principaux qui s'amusent des textes et des situations avec un plaisir très communicatif: Edouard Baer, libertin à souhait, et Cécile de France, radieuse et machiavélique à la fois.

Du côté de ce qu'il est convenu d'appeler le cinéma de papa, ne manquez pas "Les vieux fourneaux" de Christophe Duthuron, l'adaptation de la bande dessinée franco-belge éponyme de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet. A l'occasion des obsèques de la femme d'Antoine, deux de ses vieux potes, Pierrot et Mimile, décident d'aller le soutenir. Quand ils découvrent, par hasard, une lettre de la chère disparue qui fait perdre la tête à Antoine... de jalousie posthume. Le trio Pierre Richard, Eddy Mitchell et Roland Giraud est jouissif avec plein de clins d'œil tout en autodérision. Un régal.

Ensuite, n'hésitez pas à prendre une "Photo de famille". Cécilia Rouaud, la réalisatrice, y met en scène trois frère et sœurs que tout oppose: l'une des deux sœurs (Vanessa Paradis), plutôt insouciante, joue les statues pour touristes en rue, l'autre (Camille Cottin) râle sur la terre entière faute de tomber enceinte; et le frérot (Pierre Deladonchamps), noie sa dépression chronique dans l'alcool et la psychanalyse. Ajoutez des parents divorcés, le père (Jean-Pierre Bacri) étant parti avec une jeunette, et une mamie qui disjoncte joyeusement, et le tableau sera complet. Sur le ton de la comédie douce-amère, le film se joue avec bonheur des codes des familles décomposées.

Notez encore "Première année" de Thomas Lilti qui suit deux étudiants (Vincent Lacoste et William Lebghil) soucieux de réussir le concours d'admission aux études de médecine, à Paris, avec des bonheurs divers... et une fin tout aussi inexpliquée qu'inexplicable.

Et "L'amour est une fête" de Cédric Anger, une descente dans le cinéma porno des années 80 sur les pas de deux policiers (Guillaume Canet et Gilles Lellouche) infiltrés dans le milieu... et auxquels on ne croit pas une seconde. Seul Xavier Beauvois dans le rôle du réalisateur de films x sauve ce qui s'avère, in fine, n'être qu'une comédie lourdingue.

Pierre GERMAY