Paul Willems nous a quittés il y a un peu plus de vingt ans. Son oeuvre est l'un des joyaux de la littérature belge de langue française, tant par ses pièces (Il pleut dans ma maison, La Ville à voile, Elle disait dormir pour mourir, etc.) que par ses récits longs ou brefs (Blessures, La Cathédrale de brume, Le Pays noyé, etc.). Oscillant entre rire et larmes, cette oeuvre unique appelle plus que jamais à une (re)découverte.

Les Archives & Musée de la Littérature (AML) ont voulu, en cette année de leur soixantième anniversaire, rendre hommage à l'un de leurs administrateurs qui, dans les années 1980-1990, a joué un rôle décisif dans l'évolution de l'institution. L'exposition "Paul Willems: le ludique et le tragique" entend y contribuer en évoquant quatre étapes clefs du parcours de l'écrivain.

Le Théâtre de verdure

Né en 1912, dans le cadre idyllique de Missembourg (province d'Anvers), Paul Willems est le fils du peintre Frans Willems et de l'écrivain Marie Gevers. C'est dans le décor du domaine familial que s'organisent des spectacles adaptés de contes. Paul Willems fait là ses premiers pas d'écrivain annonçant le grand dramaturge qu'il va devenir.

Le traumatisme de la guerre

La Seconde Guerre mondiale a marqué la famille Willems de douloureuses blessures. Le jeune écrivain découvre l'horreur que charrie le torrent furieux de la guerre. Une période qui voit paraître les premiers récits dans lesquels l'émerveillement paradisiaque devant l'univers se heurte à la violence traumatique du réel.

Le théâtre de la maturité

Parvenu à sa pleine maturité, le théâtre de Willems se caractérise par une oscillation entre le ludique et le tragique. De prestigieux prix littéraires viennent conférer une puissante aura à des pièces qui recevaient déjà les faveurs des publics européens.

Le Musée des épaves

Dans les années 1980, Paul Willems revient à la forme du récit et publie des nouvelles dont les textes ciselès forcent l'admiration de ses pairs. Sa santé déclinante ne lui permettra pas de mener à terme ce qui devait s'intituler Le Musée des épaves et qui était censé tisser la cohérence de l'œuvre entière, tout en révélant sa conception de la création littéraire et de la postérité.

Une exposition consacrée à un célèbre écrivain francophone de Flandre, fervent défenseur de la belgitude, à voir aux Archives & Musée de la Littérature à Bruxelles, jusqu'au 19 octobre 2018.

Edgar FONCK

Informations: http://www.aml-cfwb.be