Après le succès des expositions La Flandre et la mer et L'Odyssée des animaux, le musée de Flandre propose une nouvelle exploration de l'univers pictural flamand du XVIIe siècle avec la redécouverte d'un peintre majeur, Gaspar de Crayer (1584-1669).

Collaboration avec le MSK de Gand

Le musée de Flandre de Cassel collabore avec le musée des Beaux-Arts de Gand (MSK) qui présente aussi cet été des pièces majeures de l'artiste. Gaspar de Crayer a en effet toujours entretenu des liens étroits avec Gand qui, dès le début de sa carrière, lui fait de nombreuses commandes.

Ses oeuvres y trouvent leur place dans des églises, des couvents et à l'hôtel de ville. Après la Révolution française, plusieurs d'entre elles sont intégrées dans la collection de ce qui va devenir le MSK. Sa réalisation la plus prestigieuse est sans nul doute la Joyeuse entrée pour Gand commandée à De Crayer en 1635 par le cardinal-infant Ferdinand.

Peintre de Cour, peintre de sacré

Gaspar de Crayer est, en son temps, un peintre de renom dont la réputation est encore vive de nombreuses années après sa mort. Une réputation qui s'explique par les innombrables projets qu'il s'est vu confier et par l'estime dans laquelle le tient la Cour des régents espagnols, maîtres des Pays-Bas méridionaux. Sa renommée est telle que ses toiles figurent avec celles de Rubens, de Van Dyck et de Jordaens parmi les plus recherchées de Flandre lors des saisies révolutionnaires.

Bien que né à Anvers, Gaspar de Crayer s'installe à Bruxelles, motivé par les opportunités exceptionnelles pour un jeune peintre qu'offre cette ville, résidence de la Cour. Il réalise le portrait des plus puissants dont celui du roi Philippe IV d'Espagne ou des archiducs Albert et Isabelle.

Ses premières oeuvres sont influencées par les peintres alors en activité à Bruxelles, Hendrik de Clerck dont le style fait écho à celui de Martin de Vos et Theodoor van Loon. Le travail de Gaspar de Crayer évolue, faisant de plus en plus sentir l'influence de Rubens: les personnages deviennent encore plus monumentaux et les couleurs plus contrastées. De nombreux motifs et schémas de composition sont empruntés au maître.

Pour cette exposition qui se déroule jusqu'au 4 novembre, sont présentés une cinquantaine de peintures, dessins et gravures provenant d'autres collections prestigieuses comme celles du Prado à Madrid ou du Kunsthistorisches Museum de Vienne. Pour la première fois, on peut admirer le Portrait de Philippe d'Espagne du Metropolitan Museum de New York aux côtés de celui du Palacio de Viana à Madrid.

Edgar FONCK

Informations: http://museedeflandre.lenord.fr