Nouvelles de Flandre
L'Europe se donne-t-elle les moyens de promouvoir le français et le multilinguisme dans ses institutions?



Institutions européennes à Bruxelles

Belle initiative que celle de la Représentation permanente de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Bruxelles qui invitait le Groupe des Ambassadeurs francophones - les Représentants des 17 pays membres à la fois de l'OIF et de l'Union européenne - pour se pencher sur l'usage du français dans les institutions européennes.

Cette table-ronde était suivie, quelques semaines plus tard, par une réunion au palais d'Egmont avec Didier Reynders, vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères. Lui aussi est conscient du fait que le Brexit constitue une opportunité à saisir pour renforcer l'usage du français et plus largement le multilinguisme. On le voit, tous sont d'accord de saisir la balle au bond.

Le multilinguisme est un élément clé de la carrière des fonctionnaires européens. Selon une enquête du Soir, "en plus de faciliter les échanges internes, la connaissance d'une troisième langue permet à un fonctionnaire d'obtenir une promo-tion qui équivaudrait à un montant de 600 euros par mois". Pour encourager l'apprentissage des langues, la Commission organise des cours pendant les heures de travail.

Ne pas avoir le moyen de ses ambitions

Depuis plus de dix ans, ces cours sont externalisés pour en diminuer le coût. Ìls sont confiés à des écoles de langues qui remportent des appels d'offres. Les quelque 150 professeurs - dont plus d'un tiers pour le français - qui enseignent leur langue maternelle et doivent répondre à des critères sévères (diplôme de Master, plusieurs années d'expérience, ...) se retrouvent, au fil des appels d'offres, dans une situation de plus en plus précaire qui s'apparente à du dumping social.

L'enquête du Soir nous révèle également qu'un professeur de français gagne, aujourd'hui, 29 euros brut par heure de cours, soit 2 euros de moins que lors de l'appel d'offres précédent. Et comme un temps plein correspond à 20 heures de cours par semaine, compte tenu des heures de préparation et de correction non rémunérées, son salaire net oscille entre 1.000 et 1.500 euros par mois.

Bon nombre d'enseignants sont obligés, s'ils veulent disposer d'un revenu correct, en rapport avec leur formation, de donner bien plus d'heures de cours, avec pour conséquence, une diminution de la qualité. "Vous êtes les jouets du système" leur répond le directeur de l'Alliance française de Bruxelles-Europe pour se justifier.

Le budget réservé à la formation linguistique et donc au multi-linguisme n'est pas en adéquation avec les objectifs sociaux et linguistiques des institutions européennes. Pour garantir sa crédibilité, la Commission doit se donner les moyens de ses ambitions. Et les instances francophones, passer de la parole aux actes. Pourquoi pas en essayant concrètement de défendre l'enseignement du français?


Edgar FONCK

   


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