Nouvelles de Flandre
Magritte et Hergé à l'honneur à Paris

L'exposition "Magritte. La trahison des images", au Centre Pompidou, du 21 septembre 2016 au 13 janvier 2017, propose une approche à ce jour inédite de l'œuvre de l'artiste belge René Magritte. Rassemblant des œuvres emblématiques ou peu connues de l'artiste, provenant d'importantes collections publiques et privées, l'exposition offre une lecture renouvelée de l'une des figures magistrales de l'art moderne.

Une centaine de tableaux, de dessins et des documents d'archives sont réunis pour offrir au public cette approche qui s'inscrit dans la ligne des monographies que le Centre Pompidou a consacré aux figures majeures de l'art du 20ème siècle: "Edward Munch. L'œil moderne", "Matisse. Paires et séries" et "Marcel Duchamp. La peinture, même". L'exposition "Magritte, la trahison des images" explore un intérêt du peintre pour la philosophie, qui culmine, en 1973, avec "Ceci n'est pas une pipe" que publie Michel Foucault, fruit de ses échanges avec l'artiste.

Dans une conférence qu'il donne en 1936, Magritte déclare que "Les affinités électives", qu'il peint en 1932, marque un tournant dans son œuvre. Ce tableau signe son renoncement à l'automatisme, à l'arbitraire du premier surréalisme. L'œuvre, qui montre un œuf enfermé dans une cage, est la première de ses peintures vouées à la résolution de ce qu'il nomme: un "problème". Au hasard ou à la "rencontre fortuite des machines à coudre et des parapluies", succède une méthode implacable et logique, une solution apportée aux "problèmes" de la femme, de la chaise, des souliers, de la pluie... Les recherches appliquées à ces "problèmes", qui marquent le tournant "raisonnant" de l'œuvre de Magritte, ouvrent l'exposition.

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L'exposition "Hergé", au Grand palais, du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017, décrypte, quant à elle, l'art d'Hergé, dessinateur qui use de tous les moyens dont il dispose en s'inspirant des autres arts. Les civilisations anciennes et primitives le fascinent. Il admire les grands maîtres depuis toujours. Il s'essaye lui-même à la peinture dans les années 1960. Il se passionne aussi pour les artistes les plus avant-gardistes de son temps et collectionne Warhol, Lichtenstein, Fontana...

Dans ses cases, au cinéma, en peinture ou en photographie, il multiplie les plans, les cadres et les perspectives. Ce qui singularise et distingue l'art d'Hergé, c'est aussi son extraordinaire capacité à restituer le réel sous une forme inventive mais si familière que le lecteur se projette aisément dans ce monde, pourtant créé de toutes pièces. Par des traits simples, d'une justesse redoutable, il cerne les contours de notre existence et donne naissance à des personnages emblématiques qui incarnent les grandes valeurs de la société. Ces personnages se trouvent confrontés à toutes sortes de situations rocambolesques qui résonnent souvent avec l'histoire du XXème siècle. Mais l'exposition est aussi l'occasion de révéler une facette moins connue du grand public: sa brillante carrière de graphiste publicitaire dont témoigne des affiches d'une grande inventivité formelle.

Tout commence le 10 janvier 1929 avec la publication des premières aventures de Tintin dans Le Petit Vingtième, et ne cesse d'évoluer au fil des années et des rencontres, celle de Tchang en 1934 notamment compte parmi les plus décisives. Alors qu'Hergé travaille sur l'idée d'un Tintin en Extrême Orient, ce jeune étudiant chinois l'initie à la culture de son pays et participe étroitement à l'élaboration du Lotus bleu, premier chef-d'œuvre incontestable d'Hergé. Sans trop s'en rendre compte, Hergé entame une fabuleuse carrière d'auteur, tout à la fois dessinateur et scénariste virtuose. Sa notoriété et son succès ne feront que croître dans le monde entier tout au long du XXème siècle.

En remontant le temps, l'exposition nous ramène également au tout jeune Georges Remi, ce gamin de Bruxelles qui, avant de devenir Hergé, se nourrissait à l'école du cinéma et découvrait l'esthétique du noir et blanc sur grand écran. Sa passion pour le dessin date de là et ses premières illustrations, publiées dans la presse catholique belge, montrent qu'il excellait déjà dans l'art de raconter des histoires.


Etienne SANDEVOIR

Informations:
- "Magritte. La trahison des images" du 23/09/2016 au 13/01/2017 au Centre Pompidou, www.centrepompidou.fr
"Hergé" du 28/09/2016 au 15/01/2017 au Grand Palais, www.grandpalais.fr


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