D'une part, la Journée internationale de la Francophonie est placée cette année sous le thème du développement durable. D'autre part, le carnet de voyage du numéro d'été des Nouvelles de Flandre sera consacré au Cap-Vert, pays membre de la Francophonie où le français occupe une place privilégiée. Deux raisons de mettre en exergue une famille francophone de Gand qui a joué un rôle important dans le développement du tourisme et de l'utilisation des énergies renouvelables sur l'île de Sal, une des dix iles capverdiennes.

Dans les années soixante, Gaspard Vynckier, l'un des fondateurs de l'usine du même nom, spécialisée en matériel électrique et son épouse Marguerite Massard, première femme ingénieure de l'ULB, débarquent au Cap-Vert, attirés par le climat. Ils font construire une maison pour y séjourner quelques mois par an. Les Vynckier sont très soucieux d'utiliser des énergies renouvelables et de respecter le milieu naturel particulièrement vulnérable de leur environnement.

A cette même époque, la compagnie aérienne sud africaine (SAA) met en place une ligne entre Francfort et Johannesburg, avec escale à Sal. La SAA demande alors à la famille Vynckier de lui louer 2 chambres. La demande de logement augmentant, on construit quelques bungalows puis de petites maisons en pierre. C'est ainsi que va naitre sur la plage de Santa Maria, l'hôtel Morabeza. Aujourd'hui, c'est un complexe cinq étoiles, avec plus de 120 chambres, trois piscines et trois restaurants, toujours géré par la famille Vynckier dont le souci écologique n'a pas faibli.

Ce développement touristique ainsi que technique et écologique qui profite à la population locale est l'œuvre de Georges (décédé en 2008), le fils du couple Vynckier. A Santa Maria, c'est un personnage apprécié. Une statue à son effigie trône près du ponton des pêcheurs. Une rue porte son nom.

En 1976, Georges Vynckier installe un distillateur à osmose inverse qui produit 60m3 d'eau par jour. En 1980, il procède à l'installation de 75 m2 de panneaux solaires et de 3 miroirs paraboliques pour le chauffage de l'eau. Suivent en 1985, une éolienne de 55 kw et, en 2003, un système de recyclage des eaux usées, le premier créé sur l'île de Sal.

Mais Georges Vynckier n'a pas seulement développé le tourisme et les énergies renouvelables au Cap Vert, il est aussi bien connu des Gantois pour son attachement à la langue française. Il a soutenu le dernier hebdomadaire francophone de Flandre, Le Nouveau Courrier en leur offrant du matériel et un local au sein de son usine de Gand. Cela n'a malheureusement pas empêché la disparition du journal, en 2000. Heureusement, ce n'est pas le cas du Morabeza qui, lui, connaît un beau succès.

Emilie FONCK

Informations: http://www.hotelmorabeza.com