Nouvelles de Flandre
Cinéma: En langue des signes ou autrement, bonne année cinéma!

Quarante ans après "French Connection" de William Friedkin, un cinéaste français, Cédric Jimenez, tente de raconter la version française des mêmes faits. "La French" est ainsi l'histoire de Pierre Michel, fraîchement nommé juge du grand banditisme, à Marseille, en 1975, pour s'attaquer au trafic mondial d'héroïne aux mains de la mafia locale et affronter le parrain intouchable du milieu.

Après avoir partagé les gauloiseries des "Infidèles", Jean Dujardin et Gilles Lellouche se retrouvent dans un tout autre registre et sans avoir plus qu'une scène et demie en jouer ensemble. Bon divertissement si vous parvenez à ne pas trop prêter attention aux clichés liés à un tel sujet.

Un autre sujet étonnamment en vogue, c'est le langage des sourds-muets. Deux films à l'affiche l'abordent. Il y a d'abord "Marie Heurtin" de Jean-Pierre Améris ("Les émotifs anonymes"), l'histoire authentique et vraiment touchante d'une religieuse (Isabelle Carré) qui va inventer la langue des signes pour aider une jeune fille sourde et aveugle, promise à l'asile, à communiquer avec un monde qui lui semblait interdit jusque là.

Et ensuite, "La famille Bélier" d'Eric Lartigau, l'histoire de Paula, une adolescente de seize ans (Louane Emera, révélation de "The Voice 2") qui est l'interprète indispensable pour ses parents sourds et son frère également sourd. Jusqu'au jour où son professeur de musique découvre sa belle voix et la pousse à participer à un concours de Radio France. Il lui faudra toutefois aller à Paris, ce qui inquiète sa famille: comment vont-ils faire sans elle?

Sujet délicat traité avec bonheur sur le ton de l'humour. Avec deux comédiens très complices, Karin Viard et François Damiens.

Enfin, "A la vie" de Jean-Jacques Zilbermann ("Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes") filme les retrouvailles de trois rescapées d'Auschwitz.

Quinze ans après, à l'aube des prometteuses années 60, les trois femmes (Julie Depardieu, Johanna ter Steege et Suzanne Clément) se retrouvent pour passer une semaine de vacances à Berck-Plage et reconquérir ce que la déportation leur a volé: la légèreté, la futilité, le plaisir. Jean-Jacques Zilbermann tente de nous faire partager l'élan de féminité retrouvée de ses personnages. Mais une impression de fausse légèreté et une mise en scène vieillotte plombent le film. Dommage.

 

Pierre GERMAY


Copyright © 1998-2015 A.P.F.F.-V.B.F.V. asbl
Secrétariat: Spreeuwenlaan 12, B-8420 De Haan, Belgique
Téléphone: +32 (0)59/23.77.01, Télécopieur: +32 (0)59/23.77.02
Banque: BE89 2100 4334 2985, Courriel: apff@francophonie.be
Site: http://www.francophonie.be/ndf