Avant d'intervenir au Forum des minorités de l'ONU, à Genève, en novembre dernier, l'APFF a participé à une journée de réflexion, organisée à Amenasse (ville française dans l'aire urbaine du Grand Genève), par l'Association Alpes-Léman-Québec, sur le thème "l'avenir du français dans les pays frontaliers de l'hexagone et en Amérique du Nord".

Un film

La matinée a été consacrée à la projection du film "La langue à terre", en compagnie du coréalisateur Jean-Pierre Roy. Ce documentaire est un plaidoyer pour la diversité linguistique. En partant de la situation de Montréal, du Québec et de la France, il tente de comprendre comment et pourquoi la langue anglaise s'infiltre avec autant d'aisance et d'ampleur.

Plusieurs personnalités politiques et artistiques, telles Jean-Pierre Raffarin, Cédric Klapisch, Pouria Amirshahi, interviennent dans le documentaire. Bernard Pivot fait notamment remarquer que les Etats-Unis n'exportent pas seulement leurs produits mais aussi leur langue et dit admirer les Québécois qui "sont presque phagocytés dans un océan de gens qui parlent l'anglais, mais résistent alors que les Français sont plus désinvoltes parce qu'ils considèrent que l'anglais n'est pas vraiment un danger".

Jean-Pierre Roy fait actuellement une tournée dans la francophonie et a également présenté son film à la Maison de la Francité à Bruxelles.

Un débat

Dans l'après-midi, une table ronde a réuni des responsables d'associations de promotion du français de diverses régions. Les Valdôtains représentés par Joseph César Perrin, ont tracé un historique de l'autonomie de cette région italienne où la langue française régresse de façon inéluctable et n'est plus qu'une langue seconde.

Pierre-André Comte, Secrétaire général du Mouvement autonomiste jurassien a fait le point sur la Question jurassienne et sur les revendications des Jurassiens (appartenant au canton germanophone de Berne) quant à leur autonomie et rattachement au canton francophone du Jura.

Daniel Favre a présenté la fondation Défense du français qui veille, entre autres, à l'utilisation du français dans les organismes publics et a, par exemple, réussi à faire supprimer "boarder guard" sur les bateaux patrouillant sur le lac Léman.

Pour la Belgique, Charles-Etienne Lagasse, a expliqué les actions de la Fédération Wallonie-Bruxelles en matière de promotion du français dans ses relations internationales.

Au nom de l'APFF, Edgar Fonck a développé les actions menées pour que le français conserve sa place dans la vie culturelle en Flandre ainsi que les démarches entreprises au Conseil de l'Europe et aux Nations Unies.

Emilie FONCK