Célèbre lieu de résidence de Claude Monet, le village normand de Giverny abrite le musée des impressionnismes. Du 11 juillet au 2 novembre, les peintres belges et notamment les impressionnistes flamands Emilie Claus et Théo Van Rysselberghe y sont mis à l'honneur à travers l'exposition "Bruxelles, une capitale impressionniste".

La Belgique, qui a conquis son indépendance en 1830, connaît une prospérité exceptionnelle au cours du XIXe siècle. Grâce au développement de son industrialisation, elle s'affiche comme une des toutes premières puissances économiques mondiales. Cette effervescence économique engendre une urbanisation rapide accompagnée d'une explosion démographique, mais aussi d'un bouillonnement culturel sans précédent.

Bénéficiant d'une position géographique stratégique à la frontière entre l'Europe du Nord et du Sud, Bruxelles devient un carrefour des avant-gardes européennes et se distingue avec éclat par son effervescence culturelle. Patrie de l'Art Nouveau et du Symbolisme, elle est aussi parmi les premières à accueillir les chefs-d'œuvre impressionnistes et néo-impressionnistes aux Salons des XX et de la Libre Esthétique.

Traditionnellement enclins à décrire le réel, sensibles au langage de la couleur et de la lumière, les peintres belges s'imposent alors sur la scène artistique européenne en affirmant leur originalité au sein du mouvement impressionniste.

Très tôt, des personnalités aussi diverses que celles de James Ensor, Émile Claus ou Théo Van Rysselberghe, d'origine flamande, rappelons-le, s'affirment avec une indépendance rare dans l'évocation de la vie moderne, l'interprétation du paysage et l'art du portrait et s'imposent ainsi sur la scène internationale.

A juste titre donc, la Flandre tient une place de choix dans cette superbe rétrospective, non seulement en ce qui concerne les artistes exposés mais aussi au niveau des sujets mis en valeur comme le fameux portrait d'Emilie Verhaeren peint par

Van Rysselberghe ou les évocations de la mer du nord.

Notons aussi qu'une des six sections de l'exposition est consacrée à Émile Claus, figure la plus brillante du luminisme. C'est dans la campagne flamande, son village d'Astene au bord de la Lys qu'il puise l'essentiel de son inspiration. Le luminisme très personnel de ses tableaux reste une des expressions les plus originales de l'impressionnisme en Belgique.

En tout, l'exposition propose une centaine d'œuvres, essentiellement des peintures mais aussi des affiches et dessins dont plus d'un tiers provient de la collection du musée d'Ixelles. Les autres sont issues notamment des musées des Beaux-Arts de Gand, Ostende ou Anvers.

Edgar FONCK

Informations: www.mdig.fr