Nouvelles de Flandre
La Francophonie: action culturelle, éducative et économique

Ambiance des grands soirs, le 20 mars dernier, dans les salons de l'ambassade de France à Bruxelles pour fêter la Francophonie. L'ambassadeur Bernard Valero, en collaboration avec la Représentation de l'OIF auprès de l'Union européenne, recevait le député français Pouria Amirshahi, pour la présentation de son rapport "La francophonie: action culturelle, éducative et économique", suite à une mission d'information parlementaire.

Avec beaucoup d'enthousiasme et de conviction, le député a présenté, devant un parterre d'invités tous actifs dans la promotion de la langue française dans notre pays, les principales pistes d'action découlant de cet important rapport qui ne fait pas moins de 160 pages.

Et c'est là un point important mis en évidence par les participants de cette soirée. L'analyse faite par M. Amirshahi a le mérite, en plus d'être fouillée, de déboucher sur une "_stratégie de premier cercle_" c'est-à-dire pour un noyau dur d'Etats francophones (il en est 34) basée sur de propositions pragmatiques et concrètes.

Pour Pouria Amirshahi, "le contexte mondial est porteur d'un possible renouveau pour la francophonie ou bien... de son effacement progressif". Effectivement, si la francophonie se développe grâce à l'Afrique, c'est une arme à double tranchant car le système éducatif n'est pas en mesure de faire face à cette explosion démographique (d'ici 2050, les francophones pourraient passer de 200 millions à 500 ou 700 millions dont 85 % seraient africains). C'est donc dans le domaine éducatif que les mesures les plus urgentes doivent être prises. Diverses actions sont envisagées: renforcer l'aide à la scolarisation ; maintenir les jeunes à l'école le plus longtemps possible ; organiser le bilinguisme à l'école primaire dans les pays francophones plurilingues ; enseigner les langues locales dans les établissements français à l'étranger ; traiter comme enjeu prioritaire la question de la formation des professeurs de français et de leur renouvellement.

Un autre aspect concerne les institutions et les contenus francophones. Proposition est de faire mieux converger les matières des formations scolaires. Il faut aussi augmenter les possibilités de codiplômes c'est-à dire de faire des études dont les cours se donnent dans deux écoles ou universités (exemple au Vietnam et en Belgique) ainsi que soutenir les départements d'études francophones dans les pays où le français n'est pas la langue d'enseignement. On pourrait aussi créer un grand portail numérique francophone et une revue scientifique internationale de référence en français et développer les CLOM(s), cours en ligne ouverts et massifs. Et pourquoi pas regrouper les organismes publics dédiés à la langue française à son usage et à son respect, comme l'OQLF (Office Québécois de la langue française), la DGLF (Délégation générale à la langue française), ...

Un visa francophone pourrait faciliter la circulation des œuvres culturelles, la mobilité des étudiants, des scientifiques, des chefs d'entreprises, des artistes. Un programme de mobilité des étudiants francophones de type Erasmus devrait être mis sur pied ainsi que l'organisation de regroupements régionalisés, de campus d'été ou de colonies de vacances francophones.

Mais le français ne peut se développer que dans le cadre d'une défense du plurilinguisme contre l'hégémonie d'une langue unique, en l'occurrence l'anglais, qui tend à s'imposer dans les relations diplomatiques et dans les organisations internationales. Il est important de promouvoir les langues locales et de défendre l'enseignement d'au moins deux langues étrangères au sein de l'Union européenne. Dans cette optique, la traduction devient un enjeu prioritaire : un corps international de traducteurs et d'interprètes doit être constitué pour que toutes les communications officielles de l'Union Européenne et de l'ONU connaissent simultanément des versions linguistiques multiples.

Lors de la séance de questions-réponses, le journaliste Paul Grosjean, animateur du débat, a évoqué la question de la minorité francophone en Flandre, tout en se demandant comment concilier la défense de la francophonie avec le respect de la souveraineté des pays où les francophones sont en situation minoritaire.

Et comme le conclut le rapport, il ne suffit plus de dire, il faut faire!


Emilie FONCK

Informations:
http://www.pouriaamirshahi.fr


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