20 mars 2014
Journée internationale de la Francophonie
Message du Secrétaire
général de la Francophonie
S.E.M. Abdou Diouf
Lorsque nous sommes seuls à espérer et
à vouloir, cela ne demeure bien souvent qu'un espoir
et un vu, mais lorsque nous espérons et
voulons, ensemble, une nouvelle réalité prend
immanquablement forme.
Alors célébrons, en ce 20 mars, la force
stimulante que nous confère la Francophonie.
Célébrons les liens puissants que nous
confèrent la langue, les valeurs, les espoirs et les
ambitions que nous partageons. Célébrons une
manière " francophone " de vivre ensemble,
d'être au monde et de concevoir le monde.
Parce que la Francophonie, c'est d'abord la
volonté de dire NON!
NON aux aspects les plus néfastes de la
mondialisation, une mondialisation oublieuse de l'Homme, de
sa dignité, de sa liberté, de ses droits les
plus élémentaires, faute d'éthique, de
régulations, de volontarisme.
NON aux inégalités économiques,
sanitaires, éducatives, numériques toujours
plus marquées.
NON aux conflits oubliés, aux populations civiles,
singulièrement les femmes, abandonnées aux
exactions les plus viles. NON à l'impunité et
à l'immunité des auteurs de crimes contre
l'humanité.
NON à l'uniformisation culturelle et linguistique qui
menace le patrimoine intellectuel et la création
mondiale, mais aussi la démocratie
internationale.
NON au relativisme culturel qui défie
l'universalité des droits de l'Homme et menace la
paix.
Mais la Francophonie, ce n'est pas pour autant vouloir
cristalliser les contestations, les colères, les
frustrations, c'est vouloir les dépasser en
éradiquant leurs causes.
C'est vouloir, dans notre espace, promouvoir
l'éducation et la formation, l'enseignement
supérieur et la recherche, et développer la
coopération au service du développement
durable.
C'est vouloir accompagner l'ancrage de l'Etat de droit, de
la démocratie et des droits de l'Homme, tant à
l'échelle nationale qu'internationale.
C'est vouloir, dans l'urgence comme dans le long terme, dans
la prévention structurelle et l'alerte précoce
comme dans la consolidation, uvrer à la
résolution politique, judiciaire, voire militaire de
toutes les crises et de tous les conflits qui
déchirent nombre de nos pays.
C'est vouloir s'investir sans relâche pour que la
langue française demeure, aux côtés
d'autres grandes langues internationales, la langue de la
création, de la recherche, de l'innovation, de la
société de l'information, de l'emploi, la
langue officielle et de travail des organisations
internationales.
C'est vouloir, pour ce faire, renforcer sans cesse un
multilatéralisme véritablement assumé,
dans la concertation comme dans l'action.
C'est vouloir fédérer les énergies
agissantes des réseaux de la société
civile et des organisations non gouvernementales.
C'est vouloir se mobiliser pour améliorer la
situation et la condition des femmes, actrices majeures,
mais aux potentialités encore trop peu reconnues.
C'est vouloir susciter les jeunes vocations,
révéler les jeunes talents, pour mieux
s'adjoindre leurs compétences.
La Francophonie, c'est donc avoir l'audace de penser que
nous avons, ensemble, une emprise sur notre destinée
commune.
Que cette Journée internationale de la
Francophonie soit donc l'occasion de fêter, avec
enthousiasme et fierté, cet optimisme de
l'espérance et cette audace de la volonté.
|