Les relations entre l'APFF et Emile Diouf, le président du Club Richelieu de Mbour au Sénégal, ne datent pas d'hier. L'accueil d'Emile chez nous, au Coq, en 2009; sa participation, l'année suivante, au Congrès européen du Richelieu à Marche et la visite de l'APFF au Sénégal, pour préparer le reportage publié dans les "Nouvelles de Flandre", auront été autant d'occasions au cours desquelles Emile a attiré notre attention sur l'importance des échanges entre jeunes Occidentaux et Africains. "Si l'on veut que les jeunes prennent conscience de leurs réalités réciproques, ils doivent se rencontrer" insiste-t-il.

Convaincue par ce projet, l'APFF a proposé une rencontre à Marche entre les autorités communales et Thérèse, la femme d'Emile, de voyage en Europe. C'est suite à cette rencontre que le projet a pris définitivement forme.

La ville de Marche qui avait déjà offert 40 dictionnaires, comme prix à un concours de dictée pour les élèves sénégalais, décide d'envoyer à Mbour, cet été pendant 3 semaines, 10 membres de la Maison des Jeunes, dont Nadège Noiret, la responsable. Ils ont entre 18 et 22 ans et sont tous impliqués dans l'animation de camps de vacances.

Leur objectif sur place est de partager des techniques d'anima-tion et de participer à l'aménagement d'une petite bibliothèque avec un cyberespace. Chacun emporte une dizaine de kilos de bouquins dans ses valises. Ils remettent aussi un bon d'achat de livres de 2.500 euros, via la librairie Claire Afrique.

A Mbour, les jeunes Marchois, en collaboration avec des animateurs locaux organisent, pour une centaine d'enfants, des plaines de vacances sous le thème des "7 caractéristiques belgo-sénégalaises": plats traditionnels, fêtes locales, sport national, etc.

Ce voyage aura nécessité 2 ans de préparation et quelque 25.000 euros, financés en partie par la ville de Marche, la province et le Bureau international de la jeunesse (BIJ), mais aussi par les nombreuses activités organisées par la Maison des Jeunes. Des instituteurs des écoles primaires de la commune, sensibilisés par l'opération, ont développé tout au long de l'année scolaire, un projet pédagogique qui s'est soldé par une marche parrainée de plus de 600 enfants.

A en croire les témoignages d'Emile et de Samuel Lobet, un des participants belges au projet, cet échange de 3 semaines a été un véritable succès pour les deux parties. Il est même envisagé de réitérer l'expérience dans 2 ans, mais dans l'autre sens. De jeunes Sénégalais pourraient venir en Belgique. Reste à voir si ce sera réalisable, ne fut-ce que financièrement.

Emilie FONCK

http://mj.marche.be