Après six participations remarquées à "La Langue française en Fête", la ville de Soignies a été désignée "Ville des Mots 2013" par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces dernières années, la cité des carriers s'est considérablement développée tant en termes d'aménagements urbains qu'au niveau de ses infrastructures et de son rayonnement culturel.

Il était évident pour la ville de Soignies de relever ce nouveau défi et de convier notre belle langue à se faire accompagner de ses travers, ses dérèglements, ses échappées, ses incongruités et ses délicieuses imperfections, plutôt que de son strict attirail grammatical et orthographique. Jeux de mots et créativité ont composé le programme de cette fête qui a emprunté de nombreux chemins du 16 au 24 mars derniers.

Des activités diverses

Pour créer une atmosphère toute particulière, les rues, places, halle et kiosque du centre historique de la ville avaient été garnis de jeux de mots, calicots, banderoles, mobiles suspendus. On pouvait voir des cadavres exquis aériens sous forme d'oiseaux-livres, des marelles de la francophonie, un alphabet aérien, etc. Ce décor urbain habillé de mots a servi de cadre à de beaux rendez-vous de spectacles vivants. Les habitants de Soignies ont découvert un Malade imaginaire revisité, les personnages succulents du québécois Fred Pellerin, les cent voix du Chœur d'Enfants du Hainaut ou la nouvelle collection de chansons de Saule et les Pleureurs.

Des expositions et des rencontres animées. Les places de la ville ont accueilli, les jours de marché, des animations théâtrales, des interventions décalées ou des ballonnets dans le ciel contenant des mots glanés ou créés par les jeunes de la cité. Des bouteilles aux contenus lexicaux souvent inattendus flottaient sur les eaux des étangs communaux. La gare et ses quais se sont improvisés tantôt scène de théâtre, tantôt bibliothèque... Une "Ville des Mots" se doit aussi d'évoquer l'évolution de la langue. C'est pourquoi, les Sonégiens avaient invité la linguiste Laurence Rosier pour s'interroger sur le sauvetage de la langue française par l'internet.

L'imaginaire des citoyens a aussi été mis à contribution sous la forme d'un concours d'écriture de textes reprenant les dix mots choisis par les partenaires francophones dans le cadre de cette semaine de la langue française. Une langue qui a pris aussi des accents belges avec des rébus imagés installés dans les vitrines des commerces du centre.

Anne-Françoise COUNET