Sujet ô combien d'actualité, "Le capital" de Costa-Gavras met en scène, non pas Gégé chez les Néchinois mais plutôt un jeune banquier catapulté à la tête d'une puissante banque européenne et aussitôt confronté aux manipulations de son principal actionnaire américain... qu'il piègera en se révélant plus machiavélique encore.

Dans la lignée de "Wall Street", le réalisateur de "Z" et de "L'aveu", s'attaque donc au monde de la finance dont il dénonce les plans tordus, la soif d'argent et de pouvoir de ses dirigeants. Avec aux commandes un Gad Elmaleh aux accents très sarkozystes.

Olivier Assayas porte lui sa réflexion sur l'engagement politique. A travers le personnage d'un jeune étudiant nommé Gilles, "Après mai" revient sur son propre parcours de lycéen activiste dans la période de l'immédiat après mai 68, alors qu'il tente de combiner idéaux politiques et artistiques. Prix du meilleur scénario à Venise, le film est éclairé par le jeu de deux jeunes inconnus, Lola Créton et Clément Métayer. Mais avec le temps, ces idéaux post mai 68 s'attrapent une de ces gueules!

François Ozon ("8 femmes", "Potiche") nous emmène, quant à lui, sur les pas de Fabrice Luchini en prof de français qui se sert d'un de ses brillants étudiants pour écrire par procuration le roman que lui-même n'a jamais réussi à écrire. "Dans la maison" se révèle provocateur, avec un Luchini tour à tour ludique et ambigu.

Au rayon des comédies, on notera "Astérix et Obélix au service de Sa Majesté" de Laurent Tirard, avec l'incontournable Depardieu en Obélix (pas encore Néchinois!) et, cette fois, Edouard Baer dans la peau d'Astérix. Cette adaptation des albums "Astérix chez les Bretons" et "Astérix et les Normands" est très proche de l'esprit de la BD de Goscinny et Uderzo.

Quant à "Un plan parfait" de Pascal Chaumeli, il réunit Dany Boon et Diane Kruger dans une comédie romantique dont, malheureusement, le scénario et les gags sont loin de constituer... un plan parfait!

Enfin, "Trois mondes" de Catherine Corsini se penche avec force dramatisation et coïncidences répétées sur le thème de la culpabilité, celle d'un jeune homme qui, le soir de l'enterrement de sa vie de jeune homme, renverse un piéton et prend la fuite, au risque de compromettre son mariage avec la fille de son patron qui lui cède les clefs de son commerce de voitures de luxe.

Pierre GERMAY