Oscar, César, Magritte, les remises de prix terminées, on retourne dans les salles. Où l'on retrouve Jean The Artist Jardin jouant "Les Infidèles" avec son copain Gilles Lellouche. Profitant de sa cote de popularité, le récent Oscar du meilleur acteur s'amuse autour du thème de l'infidélité des hommes dans un film à sketches.
Le résultat est toutefois inégal, pas vraiment conforme à l'attente suscitée par la bande annonce. Le sketch mettant en scène Jean Dujardin et sa propre compagne à la vie, Alexandra Lamy, dénote : non qu'il soit mal ficelé, bien au contraire, mais parce qu'il opte pour un autre regard, loin de l'humour délibérément graveleux du reste du film. Sans parler de la campagne de propagande, reposant sur des affiches plus provocantes les unes que les autres et qui ont indigné plus d'un puritain.
L'événement est bien plutôt la sortie très attendue de "Cloclo", le biopic que le réalisateur Florent Emilio Siri consacre à Claude François: ses origines, ses premiers succès, sa gloire, ses exigences, ses femmes, ses enfants, son destin tragique. Jérémie Renier, étonnant de mimétisme, résultat d'une minutieuse préparation durant de longs mois, ressuscite l'homme d'affaires aussi bien que la bête de scène, tyrannique et narcissique. Chapeau pour cette belle belle belle... performance. Seul regret: le film narre la vie de la star sans jamais vraiment prendre parti.
Jérémie Renier, on le retrouve par ailleurs à l'affiche de "Possessions" d'Eric Guirardo. Le film retrace un fait divers, une tuerie au Grand-Bornand, en Haute-Savoie, en adoptant résolument le point du vue du meurtrier et en tentant d'expliquer comment, au comble de leurs frustra- tions, en pleine lutte des classes, des locataires choisissent d'assassiner leurs proprios. Avec également Julie Depardieu et Alexandra Lamy.
Venu du Québec et récompensé au dernier Festival du Film Francophone de Namur, "Monsieur Lazhar" de Philippe Falardeau est une sorte de "Entre les murs" où un professeur algérien, remplaçant au pied levé une institutrice qui vient de se suicider, affronte une classe de collégiens avec un regard et une culture venus d'ailleurs. Résultat: une ode à la communication et à la découverte des autres.
Pierre GERMAY