Nouvelles de Flandre
L'Estonie s'ouvre à l'espace culturel francophone

En 2010, l'Estonie est devenue membre de l'Organisation internationale de la Francophonie, rejoignant ainsi ses voisins baltes, la Lettonie et la Lituanie.

L'Estonie est un petit pays. Sa superficie est similaire à celle des Pays-Bas mais elle compte dix fois moins d'habitants. L'Estonie possède beaucoup d'autres atouts touristiques avec plus de 1.500 îles et de très nombreux lacs. Au niveau culturel, elle n'est pas en reste, non plus, puisque depuis 1997, le centre historique de Tallinn est inclus dans la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

Un pays longtemps sous domination étrangère

Le territoire de l'Estonie a été dominé par plusieurs nations : le Danemark, la Pologne, la Suède et plus tard la Russie. Lors de l'effondrement du régime tsariste en 1917, le gouvernement provisoire de Petrograd accepte le redécoupage des "provinces baltes" en tenant compte des frontières linguistiques. Pour la première fois, apparaît un territoire appelé "Estonie". L'indépendance du pays est proclamée le 24 février 1918 mais à l'automne 1944 le pays est à nouveau annexé par la Russie soviétique. De nombreuses industries sont installées et l'agriculture est collectivisée. Une forte minorité russe s'installe pour fournir des bras à ces nouvelles activités.

En 1989, lors de l'éclatement de l'Union soviétique, près de deux millions d'Estoniens, Lettons et Lituaniens se font entendre et forment ce qu'on a appelé "la voie balte", une chaîne humaine de 600 km de long traversant les trois pays baltes. Ils veulent exprimer leur condamnation du passé et leur espoir en l'avenir. Le 19 août 1991, l'indépendance est rétablie à l'issue d'un processus pacifique. Le nouvel État se transforme rapidement grâce à une forte croissance économique. Soucieuse de conserver son indépendance face à un voisin russe, en 2004, l'Estonie adhère à l'OTAN et à l'Union européenne. En janvier 2011, elle abandonne sa monnaie au profit de l'euro.

Une langue à part

L'estonien n'est pas une langue balte et ne fait pas partie des langues indo-européennes. Il appartient à la famille ouralienne comme le finnois, le hongrois ou le same (lapon). Les Estoniens, comme les Basques, en raison du caractère relativement particulier de leur langue, ont développé un fort nationalisme linguistique.

Suite aux diverses occupations du pays au cours des siècles, de nombreuses minorités nationales ont toujours fait partie du paysage linguistique estonien. Mais après l'occupation soviétique, le pourcentage de russophones a considérablement augmenté. En 1991, ils représentaient près de 40% de la population. Ils sont encore plus de 25% aujourd'hui.

L'état estonien, qui a ratifié la Convention-cadre du Conseil de l'Europe pour la protection des minorités nationales, tente de préserver les aspirations culturelles et éducationnelles des diverses minorités et tout particulièrement des russophones. L'Estonie est l'un des rares pays de l'Union européenne à proposer un enseignement public dans une autre langue que la langue officielle. Près de 20% des enfants suivent un enseignement primaire et secondaire en russe.

La place français

Le russe est la langue étrangère la plus pratiquée en Estonie, puisque 49,2 % de la population le parle, soit comme langue maternelle, soit comme langue seconde. Au niveau de l'enseignement, le français occupe la quatrième place en tant que langue étrangère, après le russe, l'anglais et l'allemand. Par ailleurs, quatre établissements offrent un enseignement approfondi en français. Parmi eux, le lycée français de Tallinn fondé en 1921, mais fermé pendant l'occupation soviétique.

En dehors du système scolaire, des cours de français sont proposés par le Centre culturel français de Tallinn qui joue également un rôle d'information et de documentation et propose de nombreuses manifestations présentant la culture française d'aujourd'hui.

D'autre part, l'Estonie prête une grande attention au perfectionnement en français de son administration. Grâce au programme mis en place en 1999 par l'OIF, chaque année, 400 fonctionnaires estoniens sont initiés à la langue et la culture françaises. Cet intérêt pour la langue de Molière s'est fait ressentir lors de l'entrée de l'Estonie au sein de l'Union européenne et maintenant à l'occasion de la prépa- ration de la présidence du Conseil européen en 2018.

L'Estonie compte également quelques associations culturelles francophones comme l'association des professeurs de français, l'association des jeunes francophiles estoniens ou encore "les Petits Francophones" qui propose des activités d'éveil en français. Notons également, l'association de lexicographie qui travaille à l'élaboration du Grand dictionnaire estonien-français.

Certes l'Estonie est loin d'être un pays où le français tient une place privilégiée mais son adhésion à l'espace culturel francophone devrait lui permettre de développer son intégration internationale et de renforcer son ouverture à la multi-culturalité.

ESTONIE
QUELQUES POINTS DE REPèRE

Nom Officiel: République d'Estonie

Superficie: 45.228 km2 (Belgique: 32.545 km2)

Population: env. 1.340.000 habitants

Capitale: Tallinn, env. 400.000 habitants

Villes principales: Tartu (102.000 hab.), Narva (67.000 hab.) Kohtla-Järve et Pärnu (45.000 hab.)

Langue officielle: estonien

Monnaie: euro depuis le 1er janvier 2011

Religions: protestantisme de tradition luthérienne

Indice de développement humain: 34ème rang mondial en 2011

Adhésion à la Francophonie: 2010

Statut: membre observateur

Anne-Françoise COUNET


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