Nouvelles de Flandre
Cinéma: Avec ou sans boutons, c'est la guerre...

Abondance de films francophones en cette rentrée. Il y a tout d'abord ceux de Cannes et surtout "Les Géants" de Bouli Lanners qui ouvre le Festival de Namur, ce vendredi 30 septembre, un conte de fées réunissant trois ados livrés à eux-mêmes pendant leurs vacances à la campagne. A voir.

Par contre, deux autres films présentés au Festival se révèlent décevants: "Les bien-aimés" de Christophe Honoré ou le parcours sentimental d'une mère et de sa fille, de l'insouciance des années 60 à l'incertitude de la fin du XXe siècle, sur fond de chansons agaçantes. Avec Catherine Deneuve et... sa fille, Chiara Mastroianni, mais aussi Ludivine Sagnier. Sujet trop vaste. Et qui trop embrasse mal étreint.

Puis "Impardonnables" d'André Téchiné, l'histoire d'un écrivain en mal d'inspiration qui déménage à Venise où il séduit la directrice d'une agence immobilière, soit une histoire sans queue ni tête. Avec Carole Bouquet et André Dussollier étonnamment perdus dans un film d'une telle vacuité. Téchiné nous doit une revanche.

C'est aussi à Cannes qu'on apprit qu'il y aurait deux "guerres des boutons" à la rentrée: celle de Yann Samuell avec Alain Chabat et celle de Christophe Barratier ("Les Choristes"), avec Kad Merad, Guillaume Canet, Gérard Jugnot et Laetitia Casta. Lequel choisir ? L'original qu'Yves Robert tourna en 1962 ! Car prétendre faire du neuf avec du vieux cache souvent un manque d'idées et un but bassement mercantile.

Allez donc plutôt voir "La guerre est déclarée" (sans boutons!) de Valérie Donzelli. Le sujet vécu par elle-même est grave - un couple se bat contre la tumeur au cerveau de son bébé - mais le film est d'une énergie folle. Malgré quelques excès dans ses choix, Valérie Donzelli évite le pathos et cerne fort bien tous les enjeux et les rapports difficiles entre les différents protagonistes.

Enfin, la guerre, on la retrouve parfois dans les prétoires où la justice semble sourde et aveugle. Ce fut le cas dans l'affaire d'Outreau qui vit un Huissier accusé, à tort, de pédophilie par un petit juge obstiné, ainsi que dans le dossier Omar Raddad, ce jardinier condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Cela donne deux films, "Présumé coupable" d'Alain Marécaux et "Omar m'a tuer" de Roschdy Zem qui valent surtout par la prestation de leur interprète principal, respectivement Philippe Torreton et Sami Bouajila.

 

Pierre GERMAY


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