On croyait qu'il allait raccrocher mais il est toujours bien là: dans "Les émotifs anonymes" de Pierre Ameris, Benoît Poelvoorde est le patron d'une fabrique de chocolat qui s'éprend d'une nouvelle employée, Isabelle Carré, mais sans jamais oser le lui avouer. Et vice-versa. Maladresses et quiproquos, mélange d'humour et de délicatesse, le film est porté par ses deux acteurs. Amertume toutefois (normal pour du chocolat!): le film est limite... cucul la praline!
Avec "Un balcon sur la mer", Nicole Garcia revisite l'Algérie de son enfance à travers l'histoire d'un agent immobilier qui, au hasard d'une visite d'immeuble, croit reconnaître en une cliente au charme envoûtant, l'amour de ses 12 ans. Nicole Garcia signe un film très (voire trop?) personnel et intimiste. Avec Jean Dujardin, impeccable, et Marie-Josée Croze.
"Le nom des gens" de Michel Leclerc s'attaque avec drôlerie et intelligence au débat sur l'identité nationale cher au président Sarkozy. Une jeune fille extravertie propose aux hommes de droite, ses ennemis, de coucher avec eux pour les convaincre de devenir de gauche! Jusqu'au jour où elle croise Arthur Martin, comme celui des cuisines! Facho, avec un nom pareil? Pas du tout, il vote Jospin! Jacques Gamblin joue fort bien les névrosés ahuris et Sara Forestier crève l'écran d'audace, de conviction et de sensualité.
"Quartier lointain" de Sam Garbarski, c'est l'adaptation d'un manga japonais de Jirô Taniguchi qui pose une question universelle, au Japon comme en France où il transpose l'action: peut-on modifier son passé en le revivant? Ainsi, Thomas, la cinquantaine, s'évanouit puis se réveille quarante ans plus tôt dans son corps de lycéen! Au-delà de la jolie reconstitution des années '60, on retiendra Léo Legrand dans le rôle principal, et Laura Martin, le premier amour du jeune homme, au look sorti tout droit des chansons de Sheila.
Enfin, "De vrais mensonges" de Pierre Salvadori, réunit à nouveau Nathalie Baye et Audrey Tautou dix ans après "Venus beauté (Institut)". Emilie reçoit une lettre d'amour enflammée mais anonyme. Plutôt que de la déchirer, elle la recopie et l'envoie à sa maman au moral en berne. Sur le ton de la franche comédie (quiproquos, portent qui claquent, etc.) et de dialogues ciselés sur mesure, voilà une comédie idéale pour fin d'année.
Pierre GERMAY