Nouvelles de Flandre
Michèle Jacquemart, à la tête du Richelieu International

Michèle Jacquemart assure la présidence du Richelieu International depuis octobre 2010. Elle nous présente ce club de service voué à la francophonie.

N.d.F.: Comment vous présenteriez-vous?

M.J.: D'abord, je suis une enfant des "Trente Glorieuses" période qui a éveillé chez moi la curiosité pour les changements du monde. Je suis aussi une enfant des frontières puisque j'ai vécu dans un village frontalier belge limitrophe des Ardennes françaises.
Très tôt, pendant ma scolarité primaire, j'ai été passionnée par la lecture, grâce à un instituteur qui tenait une bibliothèque publique chaque semaine. Très tôt, j'ai dévoré Hugo, Balzac, Dumas, auteurs qui ont éveillé en moi à la fois le goût de la littérature française et celui de l'histoire.
Ma scolarité secondaire s'est passée dans un établissement religieux namurois où j'ai eu la chance d'avoir des professeurs à l'esprit ouvert qui ont encouragé encore ma curiosité naturelle ! Après, j'ai étudié l'histoire aux Facultés Universitaires de Namur puis à l'Université de Louvain où j'ai eu la chance de rencontrer des maîtres éminents, professeurs passionnés, grands humanistes, dont René Noël, Philippe Jacquet et Léopold Génicot. Dotée des diplômes de licenciée et d'agrégée en histoire, j'ai alors débuté une carrière de professeur d'histoire dans l'enseignement secondaire où j'ai vraiment apprécié les contacts avec les jeunes. Mais, j'ai arrêté prématurément ma carrière au Lycée français de Luxembourg où j'avais déménagé avec mon mari à la fin des années 80.

N.d.F.: Qu'est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à la francophonie?

M.J.: En fait, je considère que les circonstances dans lesquelles j'ai grandi et que je viens d'évoquer brièvement m'ont aiguillée vers la francophonie. De plus, notre arrivée au Luxembourg m'a permis de vivre dans un pays ouvertement multiculturel et plurilingue. Le français y est une des langues utilisées journellement avec le luxembourgeois et l'allemand. Il y a donc chez nous une véritable vie culturelle en français. C'est d'ailleurs dans ce pays que j'ai eu le premier contact avec un club Richelieu, celui de Luxembourg. J'y ai fait beaucoup de rencontres enrichissantes avec des francophones non pas de naissance, mais de cœur comme Frank Wilhelm, professeur à l'Université du Luxembourg et écrivain francophone, grand ami du mouvement Richelieu; il a d'ailleurs, été choisi comme Personnalité Richelieu des régions Belgique-Luxembourg en 2002.

N.d.F.: Dans quelles circonstances le Richelieu est-il né?

M.J.: La Société Richelieu, qui deviendra le Richelieu international en 1971, est née à Ottawa en 1944, sous l'égide du docteur Horace Viau. Dans le contexte majoritairement anglophone de la réalité canadienne de l'époque, elle a été fondée par des Canadiens français pour les aider à défendre leur langue, leur culture et leur foi.
Les fondateurs voulaient créer une chaîne d'amitié et de fraternité, donner une force d'épanouissement personnel, social et culturel aux Canadiens français.
Le caractère laïc de cette nouvelle formation était très novateur dans la société d'alors. Son nom vient de la Maison Richelieu fondée à Québec au XVIIème siècle par la nièce de Richelieu, la duchesse d'Aiguillon, à la demande et aux frais du cardinal, pour répondre aux besoins des enfants déshérités et aux orphelins des soldats et colons de la Nouvelle-France.
A l'heure actuelle, c'est l'Hôtel-Dieu de Québec.

N.d.F.: Quels sont les buts du Richelieu?

M.J.: Le Richelieu international appelé " le club de la francophonie " travaille à la promotion de la langue française et des cultures qu'elle véhicule. Ses actions, inspirées par sa devise " Paix et fraternité " sont humanitaires, culturelles et sociales. La cible privilégiée de ses actions sont la jeunesse. Le mouvement s'adresse à tous les francophones du monde, de naissance ou d'adoption.
Il tente, dans une grande chaîne d'amitié, de privilégier tout ce qui peut réunir ces francophones tout en restant ouvert au dialogue avec les autres cultures.

N.d.F.: Comment le Richelieu est-il organisé?

M.J.: Le mouvement Richelieu est organisé jusqu'à présent sur le modèle pyramidal. L'élément de base du mouvement est le membre Richelieu inscrit dans un club. Il se reconnaît à l'épinglette bleue portée à la boutonnière. Les clubs sont regroupés en régions, les régions en districts et au sommet de la pyramide se trouve le conseil d'administration du mouvement, composé des responsables des districts et dirigé par un président international. Chaque niveau est géré par un conseil d'administration élu et responsable devant une assemblée générale. Au siège social à Ottawa, une équipe d'employés aide à la mise en place des politiques. Elle est dirigée par un directeur général, Laurier Thériault, responsable devant le conseil d'administration du Richelieu International.
Depuis 1977, il existe une Fondation Richelieu International qui est la manifestation de la grande générosité des membres Richelieu et fournit au mouvement les moyens de soutenir œuvres et projets dépassant les capacités d'un seul club. Ses champs d'intervention auprès des jeunes sont la lutte contre le cancer et particulièrement la leucémie, la promotion de la santé mentale et particulièrement la prévention du suicide ainsi que la promotion de la francophonie.
Les différentes entités respectent les buts voulus par le mouvement et agissent dans les sphères locale, régionale, de district ou internationale.
Un grand vent de renouveau appelé "La croisée des chemins" souffle depuis quelque temps dans le mouvement Richelieu. Il envisage de rafraîchir la structure du mouvement en affirmant sa vision et sa mission dans son environnement privilégié, la francophonie.

N.d.F.: Quelle est la place du Richelieu dans la francophonie?

Le mouvement, parti d'Ottawa, s'étend dans l'est de l'Ontario puis au Québec, au Nouveau-Brunswick, dans l'ouest canadien avant de gagner les Etats-Unis en 1955 puis de franchir l'Océan atlantique pour gagner dès 1969, la France, la Belgique, la Suisse, le Luxembourg, les Antilles et quelques pays africains comme le Sénégal, grâce aux actions menées en partenariat avec la Fondation Richelieu et des ONG canadiennes. Depuis peu, des clubs se sont ajoutés en Roumanie, au Niger et au Burkina Faso. En 1973, le Richelieu International a été reconnu comme organisme collaborateur de l'Organisation internationale de la Francophonie. D'ailleurs, le réseau est parfois convié à se joindre à la délégation canadienne lors des Sommets de la Francophonie. En 2006, le Richelieu International a été honoré par la Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, en recevant des armoiries et en étant placé sous son patronage d'honneur.

N.d.F.: En tant que présidente internationale, quels sont vos principaux objectifs?

M.J.: Ma fonction de présidente internationale fait suite à la première vice-présidence exercée en cours d'année dernière, en étroite collaboration avec le président 2009-2010, Collin Bourgeois, originaire de la région de Sudbury. Comme nous sommes en mutation, ma mission de base est de veiller à la mise en route harmonieuse des changements, aidée par l'équipe du conseil d'administration et par les employés du siège social, emmenés par le directeur général. Lors des préparatifs à mon élection l'an dernier, mon but était et reste le renforcement du sentiment d'appartenance à notre réseau appelé "le club de la francophonie" en faisant vivre les trois mots-clés des vœux de Monsieur Abdou Diouf en 2008: engagement, confiance et ambition. Des moyens pour y arriver : renforcer notre visibilité par des contacts accrus avec les organismes liés à la francophonie; nous faire connaître et reconnaître par nos actions, par exemple, en étendant le "Prix littéraire Richelieu de la francophonie" initié en Europe et dont la première édition à Neuilly en mars 2009 a été un réel succès ; et enfin, offrir aux jeunes l'aide du réseau pour étendre leurs contacts en francophonie.

 

Propos recueillis par Anne-Françoise COUNET


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