Nouvelles de Flandre
Bilan du XIIIe Sommet de la Francophonie

C'est autour du thème "Défis et visions d'avenir pour la Francophonie" que pas moins de 3_000 représentants des États et gouvernements de la Francophonie, et de ses organisations, ont participé, les 23 et 24 octobre derniers à Montreux, en Suisse, au XIIIe Sommet de la Francophonie.

Ce "Sommet suisse" initialement prévu à Madagascar mais qui n'avait pas pu s'y tenir pour des raisons politiques, était, également, celui du quarantième anniversaire de la création l'OIF. De nombreux participants issus des quatre coins de la francophonie ont répondu présents mais, contrairement aux éditions antérieures, seulement 40 Présidents ou Premiers ministres ont fait le déplacement. Notons la présence d'Yves Leterme pour la Belgique et de Rudy Demotte pour la Communauté française.

Quelles décisions?

Tout d'abord, M. Abdou Diouf a été, à 75 ans, réélu à l'unanimité pour un troisième mandat de quatre ans, au poste de Secrétaire général. D'autre part, l'OIF a admis en son sein, cinq nouveaux États observateurs, à savoir: la Bosnie Herzégovine, la République Dominicaine, les Émirats Arabes Unis, l'Estonie et le Monténégro. L'Organisation compte désormais 75 États et gouvernements, dont 56 membres et 19 observateurs. Confirmation que, comme beaucoup d'autres organisations internationales, elle est attirée par l'élargissement en accueillant des pays qui a priori ne semblent avoir que peu de liens avec la francophonie. Ces nouveaux membres vont-ils développer la place du français dans leur enseignement, leurs médias et leurs relations internationales_? Ce serait pour ces pays une façon de s'engager activement en réalisant un des principaux objectifs de l'OIF.

Relations internationales

Le Sommet a réaffirmé la place, la visibilité et la valeur ajoutée de la Francophonie dans la gouvernance mondiale ainsi que son rôle actif dans les relations internationales. C'est ainsi que Nicolas Sarkozy a notamment plaidé pour que les Sommets de la Francophonie soient en quelque sorte une espèce de concertation préparatoire aux réunions internationales comme celles de l'ONU ou du G20. Ce nouveau pilier de la Francophonie vient non pas se substituer mais s'ajouter au premier objectif qui est et reste la coopération linguistique et culturelle entre pays francophones.

Autre nouveauté: la création d'un Réseau d'excellence des sciences de l'ingénieur de la francophonie (RESCIF) qui va regrouper 14 universités issues de pays développés et émergents autour de programmes scientifiques communs dans le but de favoriser les échanges d'étudiants, de mettre en place des équipes de recherche et des laboratoires communs et de favoriser les partenariats avec les entreprises.

En ce qui concerne plus spécifiquement la place du français dans les institutions internationales, lors de la journée de la Francophonie, le président français avait déjà plaidé pour une transformation de l'OIF en bras politique des pays francophones pour lutter contre le "monolinguisme" et la "monoculture" du monde anglo-saxon. Il avait invité les dirigeants des pays de l'OIF à défendre le statut de langue de travail du français dans les organisations internationales et exhorté leurs représentants à y être les "ambassadeurs de l'intransigeance francophone". Notons qu'un pays membre de l'ONU sur trois est membre de l'OIF. Si chacun de ces pays s'exprimait en français, quelle belle mise en valeur de notre langue cela ferait!

Dans ce même ordre d'idée, trois "pactes linguistiques" ont été signés par l'OIF avec le Liban, les Seychelles et Sainte-Lucie. Ces accords déterminent des actions spécifiques qui seront développées dans ces pays pour promouvoir l'usage du français. Par exemple: des cours de français pour leurs diplomates ou encore des programmes de formation continue des enseignants de français. Une belle avancée mais encore bien timide puisque seuls trois pays ont signé cet accord.

Education

La langue française dispose d'une grande réserve démographique dans les pays émergents. C'est dire l'importance de l'éducation et de l'enseignement. Il est donc primordial d'encourager les quelque 900_000 professeurs de français dans le monde qui enseignent notre langue, notamment en soutenant le réseau piloté par l'Agence pour l'enseignement du français à l'étranger (AEFE). A cet égard, il est intéressant de noter dans la Déclaration finale de Montreux une volonté "de définir une politique de promotion du français qui intègre et mette en synergie les actions de l'OIF, des opérateurs et de leurs réseaux, en vue de son adoption lors du prochain Sommet en 2012". D'ici là, un Forum mondial de la langue française sera organisé à Québec, pour préparer et mettre en forme la politique à adopter lors du prochain Sommet qui aura lieu à Kinshasa.

Développement durable

C'était le troisième grand thème abordé en Suisse. Les membres de l'OIF ont réaffirmé leur volonté de poursuivre leurs efforts afin d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d'ici à 2015. Ils se sont engagés plus particulièrement au niveau de la sécurité alimentaire, de la lutte contre le changement climatique et de la protection de la diversité.

En marge du Sommet, un grand nombre de manifestations thématiques, littéraires et culturelles ont permis au public de prendre part à l'événement. Citons par exemple_: une douzaine de tables-rondes organisées autour de spécialistes de renommée internationale ou encore le "Village de la Francophonie" avec 60 petits chalets d'exposition dressés au bord du lac Léman, proposant une balade à la découverte de la diversité de la Francophonie. Une foule d'animations qui sont autant d'occasion pour les associations et autres organisations de nouer des contacts. C'est aussi cela la francophonie. Et c'est certainement tout aussi important que les discours institutionnels.

La Radio Télévision Suisse, quant à elle, a réalisé un grand gala musical intitulé "40 ans, 40 tubes" qui célébrait, en chansons et en archives, les 40 ans de Francophonie. Une émission diffusée sur les différentes chaines francophones dont TV5Monde, bien entendu, et la RTBF.

Peu de décisions spectaculaires mais une variété de sujets abordés au cours de ces deux jours riches en discussions officielles et en rencontres informelles. Preuve que la Franco-phonie et les francophones souhaitent progresser et évoluer.

 

Anne-Françoise COUNET


Copyright © 1998-2011 A.P.F.F.-V.B.F.V. asbl
Secrétariat: Spreeuwenlaan 12, B-8420 De Haan, Belgique
Téléphone: +32 (0)59/23.77.01, Télécopieur: +32 (0)59/23.77.02
Banque: 210-0433429-85, Courriel: apff@francophonie.be
Site: http://www.francophonie.be/ndf