Nouvelles de Flandre
Les haikus de Marcel Bauwens : réapprendre l'irrespect

La mer devient très sauvage
Le bateau tire sur ses ancres
La liberté coûte cher.

Cpetit poème qui dans sa version originale aurait dû compter dix-sept syllables au total est un haiku signé Marcel Bauwens, président d'honneur de l'UPFB, ancien président de l'AGJPB.

On le savait japonologue et ancien médiateur au journal Le Soir. On le savait moins poète. Le médiateur cherche à éviter les conflits en s'efforçant de comprendre les parties adverses. Il est écartelé entre deux pôles. Mais Marcel n'est pas cela parce qu'il a la tendresse du poète. En optant pour la poésie haiku il reste un médiateur, car ces petits textes lui permettent de tout dire sans en avoir l'air, mariant les contraires sur un ton énigmatique et railleur pour suggérer les secrets de la suprême harmonie. Bauwens ne partage sans doute pas avec le président du Conseil de l'Union européenne les mêmes convictions, mais il partage avec Herman Van Rompuy l'amour et la pratique du haiku.

C'est quoi, au juste un haiku? Un petit poème en vers, un tercet japonais. Un tercet? une stance de trois vers totalisant 17 syllables. C'est spécifiquement japonais car dans cette langue beaucoup de mots sont monosyllabiques alors qu'en français il faut souvent plusieurs syllabes pour former un mot. Cela ne suffit pas pour former un haiku: ici, le premier vers doit avoir 5 syllabes, le second 7, le dernier 5. Cela forme une graphie harmonieuse où le second vers est le plus long puisque le poème s'écrit en caractères idéographiques occupant chacun une superficie identique.

Marcel Bauwens publie chez l'asbl De Academie van het Brussels un petit volume de haikus intitulé "Haikus en bruxellois" (haiku's in het brussels), en fait en trois langues: bruxellois, français, néerlandais. Cette initiative a séduit Van Rompuy qui a rédigé l'avant-propos. Il se fait professeur: "Dans le haiku dominent la naïveté, la simplicité, l'innocence, mais aussi la subtilité. Le haiku surprend avec douceur et fait naître des questions. Monsieur Bauwens est le pionnier du haiku en bruxellois. Le bruxellois a aussi quelque chose de candide et d'authentique. Il ne permet pas la tricherie".

Bauwens préfère citer François Fontvieille-Alquier : il faut réapprendre l'irrespect.

 

André BUYSE

Marcel Bauwens - "Haikus en Bruxellois"  - Academie van het Brussels, rue Léopold 25, 1000 Bruxelles, courriel: acavhb@hotmail.com


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