Nouvelles de Flandre
Scier la langue de bois des nationalistes flamands

Un livre que les partis francophones auraient dû faire traduire depuis longtemps en néerlandais et en assurer une très large distribution en Flandre. Il montre, preuves à l'appui, le discours mensonger des nationalistes flamands quand ils affirment que la Wallonie vit aux dépends de la Flandre. Comparer la Flandre à une fourmi et la Wallonie à une cigale n'est qu'une fable.

La réalité, tout autre, apparaît à l'examen d'incontestables données statistiques et de décisions historiques prises par les gouvernements successifs. Faire une analyse purement comptable de la perception et de la redistribution de l'impôt c'est ne regarder que l'arbre qui cache la forêt. Les décisions gouvernementales couvrant des domaines aussi essentiels que la création d'infrastructures, les soutiens financiers aux entreprises ou secteurs économiques, la politique sociale... pèsent autrement lourd dans la balance de la solidarité nationale.

Les voies de communication

L'auteur souligne "la constante sollicitude de l'Etat belge pour le développement portuaire d'Anvers". C'est grâce aux largesses de l'Etat que la région anversoise est devenue une zone économique de premier plan. Et il n'y a pas qu'Anvers. L'aménagement et la modernisation du port de Zeebruges ont coûté 115 milliards. La Wallonie, dans le même temps recevait... 16 milliards pour financer des projets d'investissement. Une "rawette"! La même analyse est faite pour l'infrastructure routière et ferroviaire. Sans oublier les secteurs du textile et de l'agriculture.

Gros portefeuilles ministériels

Les chiffres font apparaître clairement qu'une région est d'autant mieux placée pour percevoir une aide financière qu'elle contrôle de postes ministériels. Or, pour la période allant de 1959 à 1973, les ministères à vocation économique sont contrôlés majoritairement par des Flamands. C'est en 1959 qu'ont été promulguées les lois dites d'"expansion économique". Elles prévoient de nouveaux mécanismes pour stimuler l'investissement. En deux décennies, de 1959 à 1970, quelque 800 milliards ont été investis grâce à l'aide de l'Etat. In fine on s'aperçoit que la Flandre a bénéficié de 58% des aides contre 39% pour la Wallonie et le reste, soit 3%, allant à Bruxelles. Il est patent aussi que les aides de l'Etat accompagnent le recul économique en Wallonie, alors qu'en Flandre elles favorisent l'expansion. Il faut, en Wallonie, prendre le relais du secteur privé se désintéressant des secteurs traditionnels et faire face aux conséquences des fermetures d'entreprises. Pendant ce temps, en Flandre les "aides servent à des investissements dans des secteurs inducteurs de croissance économique".

La contradiction

Au moment où la Wallonie subit les conséquences du dramatique déclin des charbonnages et de la sidérurgie, "la Flandre ne viendra pas à son secours, alors qu'elle a bénéficié de sa croissance pendant plus d'un siècle".

Aujourd'hui, il est vrai que le niveau de développement de la Wallonie est effectivement inférieur à celui de la Flandre. Mais la Flandre ne figure pas dans le top des régions européennes les plus développées et la Wallonie ne figure pas parmi les régions les moins développées.

Et le taux de croissance de la Wallonie de même que la productivité du travail avoisinent ceux de la Flandre...

"La Flandre ayant réussi son émancipation, on peut se demander quel est l'intérêt d'entretenir l'idéologie nationaliste (…) D'où vient aussi la nécessité pour les Flamands d'entretenir une image dévalorisante, voire méprisante, à l'égard des Wallons et de la Wallonie?" C'est le moyen par excellence pour mobiliser l'électorat: l'opposition à un ennemi extérieur.

Qu'est-ce qui fait que les négociations capotent régulièrement? C'est la Flandre qui détient la fonction de

Premier ministre. Et tout Premier flamand doit être un équilibriste et contorsionniste chevronné. En sa qualité de Premier il doit se montrer Belge. Mais comme Flamand il doit se montrer digne de la mère Flandre et de ses affirmations en langue de bois nationaliste. C.Q.F.D.

 

Marcel BAUWENS

Michel Quévit: "Flandre-Wallonie, quelle solidarité?"
Editions Couleur livres


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