Robert PARMENTIER
EXPRESSION
"… l'office (…)
Où maints rats assemblés,
Faisaient aux frais de l'hôte une entière
bombance"
(La Fontaine, La ligue des rats)
L'orthographe est bien évidemment "Bombance"
Si "bomber" est fantaisiste, la "bonne panse", conséquence
de la bombance, raisonnement somme toute est assez logique, mais
confondant l'effet et la cause, l'est tout autant.
Le "bombus" latin (bourdonnement des abeilles, bruit) a
donné "bobans" (jactance, vantardise), "beubanche"
(arrogance) et se retrouve dans le provençal "bobansa" et
le bourguignon "bôbance". Dans ces deux derniers cas le sens
a évolué vers "magnificence". Un plantureux repas
étant une manière commode d'étaler celle-ci
avec faste, nous nous trouvons tout naturellement les pieds sous
la table…
Issues, elles aussi de "bombus", nous trouvons à "bombance" de bruyantes cousines: la bombarde, guerrière ou musicale, et la bombe. L'expression "faire la bombe" (sortie, sorte de fête faite de bonnes beuveries) semble avoir fait long feu. Elle était née, ce qui n'est sans doute pas fortuit, vers 1880, l'époque des "machines infernales" et des attentats de Ravachol.
Notre époque connaît aussi ses attentats explosifs et meurtriers; si l'expression "faire la bombe" est passée de mode, on la voit tout de même pointer le nez (celui du "vecteur", qui contient la charge explosive…) dans l'actuel et très populaire "s'éclater". Est-ce un hasard?
CASIMIR
ENIGMA
Quand le chat est parti, les souris dansent
{Quand le shah est parti, les sourds rient, dansent}
CASIMIR