Nouvelles de Flandre
Opération "cartes postales" à Pondichéry

Il y a quelques semaines, la présidente du club Richelieu de Dinant lançait un appel à tous les membres des clubs de Belgique pour une opération "cartes postales". Notre association, sensibilisée par cette initiative du "club de la Francophonie", a voulu s'y associer.

De quoi s'agit-il ? Un couple de retraités belges de l'enseignement consacre, depuis plus de 7 ans, une moitié de l'année à une aide pédagogique en Inde, à Pondichéry. Ils apportent leur soutien aux enseignants d'une petite école pour enfants de lépreux. Comme cet établissement ne dispose pas d'ordinateur, ils ont pensé que des cartes postales pourraient être une autre forme d'ouverture sur le monde pour leurs petits élèves qui ont déjà, pour débuter, fait une visite du bureau de poste local.

Une vraie découverte pour ces enfants car, chez eux, personne n'envoie ni ne reçoit de courrier, encore moins de l'étranger. Afin que cette action soit efficace et réellement profitable, il s'agit donc d'envoyer des cartes postales ou photos, avec une illustration typique qui ne doit pas être trop spécialisée - par exemple l'Atomium, Bruges, une vue de la côte, etc - avec au dos une explication simple. La réception de ces envois sera, ensuite, l'occasion d'une leçon d'histoire ou de géographie.

Notre association a voulu profiter de la large diffusion de son bulletin et de ses nombreux contacts internationaux pour donner une plus ample diffusion à cette action toute simple, à la portée de tous. Cette opération nous a aussi plus particulièrement interpellés parce qu'elle se déroule à Pondichéry. Or, l'APFF a déjà été en contact avec des francophones de cette région qui fait partie de la "grande famille francophone" bien qu'elle ne soit pas membre de l'OIF.

Pondichéry et la langue française

Pondichéry ou Puducherry - sa nouvelle dénomination officielle - désigne à la fois un territoire autonome et une ville qui se situent sur la côte sud-est de l'Inde, dans le golfe du Bengale, à quelque 150 km de Madras. Le territoire bénéficie d'un statut particulier au sein de l'Union indienne, avec son propre gouvernement et son assemblée. La ville compte à peine un million d'habitants si l'on prend en considération l'agglomération au sens large.

La présence francophone y est attestée depuis plus de 300 ans. En effet, "Pondi", comme on la surnomme, entre dans l'histoire de France lorsque la Compagnie française des Indes orientales achète, en 1673, au sultan de Bijapur, ce petit village côtier qui deviendra la tête de pont des intérêts commerciaux de la France en Inde. La ville tombe ensuite aux mains des Hollandais puis des Anglais qui la détruisent. Bien qu'elle soit ensuite reconstruite par ses fondateurs, elle restera toujours simplement considérée comme une escale sur la route de l'Indochine. En 1954, elle est restituée à l'Inde. Ensuite, elle se développe peu, contrairement au reste du pays. Environ dix mille Français vivent à Pondichéry qui est le siège d'un important consulat couvrant également tout le sud de l'Union indienne. On peut encore voir des traces de l'influence française telles que les noms de rue parfois encore inscrits en français, les képis des policiers, la bibliothèque mais aussi la présence de l'Alliance et du Lycée Français, ainsi que de l'École française d'Extrême-Orient (EFEO), etc.

Cependant, l'arrivée massive d'habitants d'autres régions, la mutation économique et la spéculation immobilière grignotent peu à peu le cachet français de cette paisible bourgade indienne.

Comme dans toute l'Inde, la langue de communication est l'anglais associé à la langue locale, ici le tamoul. Le français a perdu depuis longtemps son statut de langue véhiculaire, même s'il a conservé son statut de langue co-officielle. Il n'est la langue maternelle que pour les quelque 7 000 Français d'origine indienne et les Français d'Europe qui travaillent dans les différentes institutions françaises de la ville. À l'école, il bénéficie, malgré tout, encore d'une situation unique dans la mesure où, l'anglais étant la langue normale d'enseignement, il reste la seule langue étrangère.

Un travail formidable !

En ce qui concerne la situation de l'enseignement des enfants qui recevront nos cartes postales, on est bien loin de l'excellence des établissements internationaux. Le type de pédagogie et surtout les moyens financiers et humains, mis à la disposition de ces établissements scolaires des quartiers défavorisés, sont tout à fait réduits.

D'après le couple de Belges sur place, le travail et les besoins sont énormes. Mais cela n'empêche pas nos compatriotes de se consacrer aussi à d'autres activités telles que l'animation, le week-end, d'un home d'une quarantaine d'enfants semi-orphelins ou même des démarches auprès des autorités locales pour les sensibiliser à la collecte de piles usagées qui risquent de contaminer les nappes aquifères.

Ces personnes font un travail formidable. Il convient de les encourager. Mais, plus encore, c'est aux enfants que nous devons marquer notre soutien et notre solidarité, par l'envoi de nombreuses cartes postales.

Alors diffusez cette opération le plus largement et internationalement possible !

 

Anne-Françoise COUNET

Les cartes postales, placées sous enveloppe, sont à adresser à:
Opération "cartes postales"
Daniel et Lucile MOUCHART
38, Labourdonnais Street
605001 PUDUCHERRY
INDIA


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