Rien de bien excitant dans le cinéma francophone.

"De l'autre côté du lit " de Pascale Pouzadoux, réunit la préférée des Français, Sophie Marceau, et le héros de "Bienvenue chez les Ch'tis", Dany Boone. Leur couple ne fonctionne plus : Madame en a marre de se taper les corvées ménagères tandis que Monsieur ne vit que pour son boulot. Alors, elle suggère d'inverser les rôles.

Sur ce thème très mode du changement de vie, le film n'est qu'une comédie gentillette, sans dynamisme ni inventivité. Dany Boone nous ressert le coup du gentil garçon; et Sophie Marceau est la seule à afficher la quarantaine dynamique, et ça lui va fichtrement bien!

"Louise Michel" de Benoît Delépine et Gustave Kervern (du journal satirique Groland sur Canal +) est une comédie anarchique et décalée aussi sur un thème très tendance : la fermeture d'une usine. Les ouvrières licenciées chargent Louise d'engager un tueur pour se venger du vilain patron. Avec Yolande Moreau et Bouli Lanners. En Belgique, il est de bon ton de se pâmer…

Avec "La guerre des Miss", Patrice Leconte réalise un vieux rêve : diriger Benoît Poelvoorde. Dans une station de montagne, le bas du village, plus couleur locale, dispute le titre de miss au haut du village, plus showbiz.

Loin de l'esprit mordant de "Tango", "Ridicule" ou "Les grands Ducs", Patrice Leconte signe une honnête comédie avec Poelvoorde qui surjoue et la seule Olivia Bonamy pour éclairer l'écran de toute sa beauté.

Alors, allez jeter un œil sur un cinéma italien ressuscité depuis le dernier Festival de Cannes.

"Gomorra", prix du jury, dresse un portrait au vitriol de la mafia napolitaine. Le best-seller dont le film de Matteo Garrone est tiré, vaut aujourd'hui à son auteur d'être menacé par la mafia: c'est dire toute la justesse de son propos!

"Il Divo" - également primé à Cannes - touche à une icône de la politique italienne : Giulio Andreotti. Le portrait qu'en dresse Paolo Sorrentino est sans concession et plein d'ironie. L'acteur Toni Servillo fut le grand oublié du palmarès.

Enfin, "Caos Calmo" d'Antonio Luigi Grimaldi adapte un roman de Sandro Veronsi (que je vous recommande). Nani Moretti y incarne sobrement (pour une fois!) un père de famille qui, suite au décès de sa femme, reste dans sa voiture en face de l'école de sa fille pour ne pas l'abandonner. L'occasion d'une réflexion sur les vraies valeurs de la vie.

Pierre GERMAY