Si le décès inopiné de Guillaume Depardieu a frappé le petit monde du cinéma de plein fouet, la roue continue de tourner.

Porter "Coluche" à l'écran était un pari fou. Loin d'une biographie classique, Antoine de Caunes a choisi une année de la vie du célèbre comique, 1981, quand il fut candidat aux présidentielles. Mais de Caunes a privilégié ses propres souvenirs de l'époque qui vit Mitterand accéder à l'Elysée, nous montrant tout au plus comment ces quelques mois ont bouleversé la vie de Coluche. Quant à François-Xavier Demaison, inconnu chez nous, il n'est guère convaincant.

Les gangsters ont toujours eu la cote au cinéma. Nouvelle preuve avec "Mesrine: l'instinct de mort". Loin de faire un héros de l'ancien ennemi public n°1, le réalisateur Jean-François Richet filme la violence qui fit partie intégrante de sa vie. Tentative de retour au cinéma noir, ce premier volet d'un diptyque se résume à une succession de braquages et de scènes d'action. Si l'on retiendra les maquillages de Vincent Cassel pour le rendre crédible sur trente ans de la vie de Mesrine, par contre, les seconds rôles (dont Cécile de France en Clyde Parker à la française et Depardieu en gangster initiateur) sont trop réduits.

Le réalisateur Martin Provost, quant à lui, nous fait (re)découvrir les toiles de "Séraphine" de Senlis, artiste peintre méconnue, femme de ménage avant d'être remarquée par un agent artistique. C'est notre Yolande Moreau, totalement illuminée, qui donne vie à cette artiste hors du commun.

Avec l'histoire d'une femme entrant en politique à qui deux documentaristes foireux consacrent un reportage, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri signent "Parlez-moi de la pluie", une comédie grinçante où ils posent leur regard désabusé sur la vie et le couple au gré de leurs envies mais parfois au détriment d'une histoire qui n'est plus qu'un prétexte.

Quelques mois après les Ch'tis, Kad Merad revient dans "Mes stars et moi", une comédie de Laetitia Colombani où il campe un fan de trois stars du grand écran (Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart et Mélanie Bernier) qu'il harcèle en se faisant passer pour un membre de la société d'agents d'acteurs dont il est… un agent de nettoyage !

Au lieu d'une comédie acerbe, on a une fantaisie mollassonne, peu inspirée et trop gentille.

Pierre GERMAY