Nouvelles de Flandre
"Pourquoi les Flamands ont-ils peur de nous ?"

Het Laatste Nieuws 22,23 et 24 mars 2008

 

Une interview remarquable du directeur de l'Association pour la promotion de la Francophonie en Flandre, Edgar Fonck, a paru dans "Het Laatste Nieuws" du week-end de Pâques. Remarquable parce que c'est un événement, le fait qu'un défenseur de la francophonie puisse exposer les raisons de son combat dans un grand quotidien du nord du pays. Remarquable également par la pleine page et le titre: "Pourquoi les Flamands ont-ils peur de nous?". Remarquable enfin par la hauteur de vues qui se dégage de cet entretien.

Edgar Fonck commence par rappeler opportunément qu'environ 300 000 francophones vivent en Flandre. La moitié d'entre eux est installée dans la périphérie de Bruxelles, l'autre moitié est éparpillée entre Gand, Bruges, Anvers, Hasselt et la Côte. Il ne s'agit pas du tout de "Fransquillons" refusant obstinément de s'exprimer en flamand.

Et de préciser avec force: "je suis représentatif de la génération actuelle des francophones de Flandre". Il commande son pain en flamand et ses enfants suivent leur enseignement en néerlandais. Par ailleurs, ses contacts avec l'administration ont lieu, en vertu des lois linguistiques, dans la langue de la région.

Mais, ces Francophones bien intégrés, demandent que leur soit reconnu le droit de développer une vie culturelle dans leur propre langue. Et là, il y a comme un sérieux problème!

On se souviendra des actions violentes menées par des extrémistes flamingants contre les séances d'"Exploration du Monde". "Les gens en ont eu assez et ont fini par rester chez eux. Ils ne venaient pas assister à une conférence pour se battre."

Il est pratiquement exclu pour une association francophone de trouver une salle pour y organiser une manifestation culturelle en français. On peut organiser une soirée en Chinois, en Anglais ou en Swahili, pas en français.

"J'appelle cela de la discrimination. Il y a une volonté de faire disparaître le français de Flandre."

"C'est dommage car la diversité culturelle c'est la richesse de notre pays. Nous devons plutôt travailler ensemble pour défendre nos deux langues en Europe. Tant le français que le néerlandais rencontrent des problèmes. Si nous ne faisons rien, nos petits-enfants parleront seulement en anglais."

Ainsi, à la suite d'un arrêt de la Cour d'arbitrage, les associations culturelles francophones sont étranglées : la Communauté française ne peut plus leur apporter de soutien financier et la Communauté flamande se refuse à leur accorder la moindre subvention.

"Que craignent les Flamands? Ils sont au top dans toutes une série de domaines. Pourquoi ne peuvent-ils pas être au top lorsqu'il s'agit du respect de la diversité culturelle?"

Edgar Fonck rappelle également que l'APFF a adressé une lettre ouverte au Comité des Sages à propos de la future réforme de l'Etat qui devrait "donner l'occasion aux membres des trois communautés, qu'ils soient Flamands, francophones ou germanophones, de vivre en paix dans chaque région du pays".

Il a reçu en retour une lettre d'Yves Leterme, devenu entretemps Premier ministre, qui le remercie pour l'intérêt qu'il porte aux négociations sur la réforme de l'Etat et pour son "apport apprécié".

 

Marcel BAUWENS


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