Avec "Cow-Boy", Benoît Poelvoorde aura refermé une année 2007 assez riche pour lui. Devant la caméra de Benoît Mariage, il campe un journaliste télé qui se met en tête de tourner un documentaire sur un fait divers réel, la prise en otage d'un car scolaire 25 ans plus tôt.

Même si Poelvoorde décrit ce personnage, très proche de lui, au carrefour de sa vie, comme l'un de ses rôles les plus marquants, pas grand-chose ne fonctionne: le ravisseur devenu souteneur, le voyage sans issue à la côte belge…

A tout prendre, ce "Cow-boy" mérite bien plus d'égards que l'inutile reprise de "L'auberge rouge" de Claude Autan-Lara, par Gérard Krawczyk, le faiseur d'images de Luc Besson producteur ("Taxi 2 et 3"). Avec un trio usé jusqu'à la corde - Balasko-Clavier-Jugnot - les gérants de la sinistre auberge du Croûteux, en pleine montagne, assassinent toujours les voyageurs pour les détrousser ! Ça n'apporte rien et c'est d'un mauvais goût criant.

"Ma vie n'est pas une comédie romantique" de Marc Gibaja offre à Marie Gillain de jouer une sorte de "Quand Harry rencontre Sally" à la française. Résolument copié du modèle américain, le film suit une mère célibataire qui tombe sous le charme d'un ancien copain de lycée rêvant de vivre une véritable histoire d'amour comme au cinéma, sans trop y croire.

Le spectateur n'y croit pas trop non plus ! Marie Gillain adopte même les cheveux bouclés blonds à la Meg Ryan. Mais cette copie française manque cruellement d'inventivité. On ne verse même pas de larme comme Meg Ryan dans l'original !

Marie Gillain est aussi à l'affiche de "La clef" de Guillaume Nicloux. Elle y incarne la compagne d'un jeune type (Guillaume Canet) qui se voit proposer les cendres de son père qu'il n'a jamais connu ! S'en suit une machination infernale dont, à vrai dire, on ne comprend ni le mobile ni le dénouement ! Pour combler les vides du scénario, Jean Rochefort, Josiane Balasko, Vanessa Paradis et Thierry Lhermitte (pourtant dans un excellent contre-emploi) rament un maximum.

Pour sauver la donne, il faut aller voir "La graine et le mulet" de Abdellatif Kechiche. Dans la banlieue ouvrière de Marseille, un pied noir las de son boulot au chantier naval de Sète et d'une vie de famille faite de ruptures et de tensions, décide d'ouvrir un restaurant. Voilà une bien belle chronique de la France de l'immigration, loin des clichés. Et sous le soleil de Marseille !

Pierre GERMAY