A l'affiche depuis le Festival de Namur, "Un secret" de Claude Miller, avec Cécile de France et Patrick Bruel, évoque une famille juive décimée par la guerre mais dont certains parviennent tout de même à vivre des passions amoureuses ravageuses. Filmé avec beaucoup de pudeur, ce secret pêche par une absence de chronologie et un relatif manque d'épaisseur des sentiments.

"La face cachée" de Bernard Campan évoque un couple, Campan lui-même et Karin Viard, qui après des années de vie commune finit par se rencontrer vraiment en dévoilant chacun sa face cachée. A coups de petits gestes du quotidien, l'ancien Inconnu signe un premier film d'une sensibilité à fleur de peau avec des personnages d'une belle fragilité dans lesquels certains se reconnaîtront peut-être …

"La vérité ou presque" de Sam Karmann relate le chassé-croisé amoureux entre un couple, un ex et sa nouvelle compagne. Karin Viard (encore), François Cluzet, André Dussollier et Sam Karmann lui-même sont les pièces de ce puzzle qui ne révolutionne pas le genre mais se laisse regarder.

Tout comme "Détrompez-vous" de Bruno Dega et Jeanne Le Guillou, avec Mathilde Seigner, Alice Taglioni, Roschdy Zem et François Cluzet qui aborde aussi le thème de l'adultère : un mari et une épouse s'aperçoivent que leur moitié respective a une relation avec l'autre. A force de chercher ensemble à leur mettre des bâtons dans les roues, les deux cocus sympathisent à leur tour. Le vaudeville n'est donc pas neuf mais sympa et bien interprété.

"Le cœur des hommes 2" de Marc Esposito baigne dans le même registre. Quatre ans se sont écoulés. On retrouve Alex, Antoine, Jeff et Manu (Lavoine, Campan, Darmon, Darroussin) ainsi que leurs femmes, leurs secrets, leur sentiment de culpabilité, leur envie de changer. Ce second volet verse dans la vulgarité et ressert les mêmes plats à peine réchauffés; mais les rôles féminins sont intéressants.

Enfin, "Le deuxième souffle" d'Alain Corneau revisite l'oeuvre de José Giovanni déjà adaptée il y a quarante ans par Jean-Pierre Melville. Pour ce faire, il opte résolument pour un look digne du cinéma asiatique… tout en conservant les gueules et les chapeaux de gangsters à la française. L'exercice de style est louable mais on s'y retrouve assez peu malgré la bonne volonté de Daniel Auteuil, Michel Blanc, Monica Bellucci et Jacques Dutronc.

Pierre GERMAY