Ces derniers temps, le cinéma français a décliné, avec des bonheurs divers, les relations à l'intérieur du couple. De quoi choquer l'idéal des plus jeunes mais coller au vécu des plus anciens...

Ainsi, dans "Le prix à payer" d'Alexandra Leclerc, Christian Clavier, Nathalie Baye, Gérard Lanvin et Géraldine Pailhas illustrent, à coups de répliques caustiques, le concept selon lequel un mari friqué délaissé par sa femme n'a qu'à suspendre sa carte de crédit pour qu'elle partage à nouveau sa couche!

Mais le plus souvent, c'est le traditionnel trio amoureux qui met à mal le couple. Dans "Ensemble c'est tout", Claude Berri met en scène Audrey Tautou, Guillaume Canet et Laurent Stocker (de la Comédie Française), soit une jeune femme qui s'installe chez ses deux voisins avant de se lier avec l'un d'eux. Si Berry filme bien les solitudes de chacun, il laisse Audrey Tautou à ses minauderies de petite fille. Dommage.

Dans "J'veux pas que tu t'en ailles" de Bernard Jeanjean, le trio amoureux se compose d'un psy (Richard Berry), une épouse (Judith Godrèche) et un amant (Julien Boisselier), client du psy! Plutôt original quoique les acteurs soient trop livrés à eux-mêmes.

Le couple est aussi, parfois, en voie de formation. Ainsi, dans "Je crois que je l'aime" (la rencontre de deux âmes solitaires), Pierre Jolivet signe la comédie romantique clé sur porte: des acteurs vedettes comme Sandrine Bonnaire et Vincent Lindon (le petit bouquet de fleurs à la main pour se faire pardonner, paraît que ça plaît aux femmes!); dans des seconds rôles, François Berléand et Liane Foley qui passent bien au 20 heures de PPDA ou à Vivement Dimanche de Drucker! Le scénario? Celui de "Ma petite entreprise", du même auteur, avec juste deux, trois modifications!

Chez nous, "Cages" d'Olivier Masset (avec Anne Coesens et Sagamore Stevenin), sort des sentiers battus pour nous parler d'un couple qui se perd par manque de communication. Lorsque l'épouse, soucieuse de garder son homme, choisit de... le séquestrer!

Toujours chez nous, "J'aurais voulu être danseur", d'Alain Berliner ("Ma vie en rose"), est une sympathique comédie musicale hommage à "Chantons sous la pluie". Si Jean-Pierre Cassel y trouve un ultime rôle magnifique, quel dommage que le scénario ne soit pas plus abouti et que Vincent Elbaz paraisse aussi gauche. En attendant le Festival de Cannes (du 16 au 27 mai).

Pierre GERMAY