Satisfecit de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à l'occasion de la sortie du dernier rapport biennal, "La Francophonie dans le monde 2006-2007". Nous sommes aujourd'hui 200 millions. Le rapport précédent (2004-2005) faisait état, quant à lui, de 175 millions de francophones.

Cette augmentation est due, d'une part, à la prise en compte des États ayant adhéré à l'OIF depuis la dernière enquête ; d'autre part, à des réévaluations substantielles du nombre de francophones dans des pays d'Afrique subsaharienne dont la population a considérablement augmenté, comme le Tchad ou le Togo. Enfin, une enquête dans les États du continent américain non membres de l'OIF a permis d'estimer le nombre de francophones à 1 800 000 et le nombre de francophones partiels à 600 000.

Les pays où l'on trouve le plus de francophones et de francophones partiels pour l'Afrique du Nord, sont le Maroc en nombre (10,1 millions) et la Tunisie en pourcentage de la population totale (63,6 %) ; pour l'Afrique subsaharienne, la République démocratique du Congo en nombre (24,3 millions) et le Gabon en pourcentage (80 %) ; pour l'Europe centrale et orientale, la Roumanie en nombre (6 millions) et en pourcentage (28 %). Au Moyen-Orient, le Liban (18 %) devance largement l'Égypte en pourcentage (0,4 %) ; dans l'Océan Indien, Madagascar passe devant les Comores en nombre mais pas en pourcentage ; en Extrême-Orient, avec des valeurs très faibles, si le Vietnam est premier en nombre, le Cambodge l'est en pourcentage. En Europe de l'Ouest, les pourcentages atteignent, bien sûr, quasiment les 100 % en France et en Communauté française de Belgique, et s'en rapprochent au Luxem-bourg. Le Québec, de son côté, recense plus de 6 millions de francophones, soit 83,1 % de sa population. Pour l'ensemble du Canada, le nombre de locuteurs est en progression et se situe à plus de 9,2 millions.

Les auteurs du rapport soulignent que ces chiffres sont des estimations et appellent à la création d'instru-ments de mesure plus scientifiques. L'administrateur de l'OIF, Clément Duhaime, précise : "Une organisation comme la nôtre ne peut se passer d'un instrument de mesure le plus fiable possible. Cette nécessité relève à la fois de la politique et de la stratégie."

Nous ne pouvons que nous réjouir de cette prise de position, alors que, d'après le même rapport, il n'y aurait que 100 000 francophones en Flandre. Un nombre bien en-deçà de la réalité !

Edgar FONCK