Au cours de la soirée du 8 octobre, on a entendu, aussi bien en radio qu'en télévision, parler à bouche que veux-tu de bourguemestre (même prononcé bourguemaitre). Plus de 80% des interlocuteurs (journalistes, hommes et femmes politiques) prononçaient des lettres inexistantes! D'où viennent ces habitudes?

Le terme bourgmestre est copié sur l'allemand burgmeister. Il est utilisé en Allemagne, au Danemark, au grand-Duché de Luxembourg, en Suisse, en Hollande et en Belgique. Il apparait aussi au Congo et au Rwanda.

Dans certaines communes proches de la frontière française, en Gaume, par exemple, on parlera plus couramment de maire que de bourgmestre.

Il n'y a pas vraiment de raison de prononcer un "e" après le "g" ni de franciser à outrance le suffixe -mestre en -maitre, bien que bourguemaistre ait existé dès le XIVe siècle. Bourguemaitre est considéré comme archaïque et parfois employé de manière humoristique.

Le suffixe -mestre entre dans la composition de très peu de mots en français : le vaguemestre (sous-officier chargé du service de la poste dans l'armée, quartier-maitre ou officier marinier chargé de ce service sur un navire de guerre) et tout récemment le webmestre (gestionnaire d'un site sur l'internet).

Le mayeur ou maïeur, par contre, est apparemment d'un usage plus restreint: on l'entend surtout dans nos régions. C'est pourtant le mot utilisé anciennement en France pour désigner le maire. Son origine est une variante de majeur.

Maïoral ou mayoral est l'adjectif qui signifie "propre à la fonction de maire". Arthur Masson, dans sa célèbre série de "Toine" employait l'adjectif majoral. On trouve parfois cette dernière forme sous des plumes françaises dans le même sens.

Henry LANDROIT

Cet article est écrit en orthographe nouvelle.
Article paru dans le Ligueur.