Depuis quelques semaines, les sorties se succèdent à un rythme étourdissant: de sept à dix par semaine. Difficile dès lors de faire de vieux os à l'affiche. Surtout pour les films français.

Pourtant, il y a de bien bonnes choses à découvrir. Ainsi, "L'homme de sa vie" ou le regard qu'une femme, Zabou Breitman, porte sur l'homosexualité entre hommes (Bernard Campan et Charles Berling, épatants), même si dans la forme, elle pèche par quelques longueurs et métaphores qui n'apportent rien au sujet.

"Le pressentiment", premier film de Jean-Pierre Daroussin réalisateur sur les traces d'un bourgeois qui plaque tout pour s'installer dans un quartier populaire… et s'apercevoir qu'on ne gomme pas aussi facilement ses origines sociales ; de quoi bousculer quelques préjugés.

"Je vais bien, ne t'en fais pas" de Philippe Lioret, un drame sentimental à fleur de peau et au souffle romanesque sur les sentiments d'une jeune femme qui dépérit à l'annonce de la disparition de son frère puis renaît à la lecture d'une lettre de celui-ci lui annonçant qu'il va bien ; l'occasion de découvrir la jeune Mélanie Laurent, une bien belle promesse.

"Prête-moi ta main" d'Eric Lartigau, une comédie romantique mettant en scène Alain Chabat, un célibataire endurci de 43 ans, pressé par sa famille de trouver chaussure à son pied et qui s'invente la femme idéale, Charlotte Gainsbourg, qu'il présentera comme sa fiancée!

"Ne le dis à personne", les premiers pas brillants de Guillaume Canet derrière la caméra pour un thriller (avec François Cluzet, André Dussollier et Marie-Josée Croze) mettant en scène un homme qui ne peut oublier l'assassinat sauvage de sa femme huit ans plus tôt, quand il reçoit un courriel avec le visage de celle-ci, filmée aujourd'hui dans une foule…

Sans oublier "O Jerusalem" d'Elie Chouraqui, ancré dans l'Histoire avec un grand H: alors que l'ONU vient, en 1947, de voter le partage de la Palestine, deux amis (Patrick Bruel et Said Taghmaoui), l'un juif new-yorkais, l'autre arabe de Jérusalem, partent pour la Terre Sainte. De frères, ils vont devenir ennemis.

Par contre, on regrettera le côté un peu trop intello des "Amitiés maléfiques" d'Emmanuel Bourdieu et la prétention bavarde post nouvelle vague de "Dans Paris" de Christophe Honoré avec Romain Duris et Guy Marchand, désabusé; n'est pas Truffaut qui veut.

Pierre GERMAY