Nouvelles de Flandre
Cinémz : Une rentrée avec les films de Cannes

Rentrée et cinéma français riment chaque année avec Festival du Film Francophone de Namur, cette année du 29 septembre au 6 octobre.

Le vendredi 29 septembre, c'est avec "Indigènes" de Rachid Bouchareb, un film récompensé à Cannes, en mai dernier, que le Festival ouvrira sa 21ème édition. Le film éclaire une page de l'histoire de France trop souvent occultée : la participation de Nord-Africains à la seconde guerre mondiale. Tirailleurs, goumiers et tabors algériens, marocains et tunisiens, ils furent des dizaines de milliers à participer à la libération de la France. Et à payer le prix fort à leur assujettissement à l'Empire colonial français : 55.000 d'entre eux périrent.

Aujourd'hui, leurs enfants témoignent. Ils ont pour nom Sami Nacéri ("Taxi"), Roschdy Zem ("Chouchou") et Jamel Debbouze ("Le fabuleux destine d'Amélie Poulain"). Ils ont partagé le prix d'interprétation à Cannes. Pourtant, le film semble mettre en exergue le témoignage pour l'Histoire bien davantage que ses acteurs beurs dont l'interprétation n'a rien d'exceptionnel.

Autre film francophone présenté à Cannes et déjà à l'affiche: "La raison du plus faible" de notre compatriote Lucas Belvaux, inspiré d'un fait divers réel (prise en otage d'un banquier habitant Tilff) et tourné à Droixhe (dans la banlieue liégeoise). Voilà un bon thriller plongé dans le marasme social de notre région, avec des acteurs locaux truculents. Le jury cannois n'a pas paru sensible à ce sujet. Le cinéma belge ne peut pas rentrer gagnant de Cannes à chaque fois!

Un troisième film présenté en sélection officielle à Cannes sort également ces jours-ci sur nos écrans: "Quand j'étais chanteur". Xavier Giannoli, son réalisateur français, nous emmène dans la région de Clermont-Ferrant sur les pas d'un chanteur pour bals populaires incarné par Gérard depardieu qui y interprète lui-même les tubes (de Delpech, Gainsbourg, Sylvie Vartan, etc.) de la bande son du film.

Notre Cécile de France nationale y joue une jeune femme au carrefour de sa vie et qui, à l'occasion d'un bal populaire, fait l'improbable rencontre avec ce chanteur de bal vieillissant.

Depardieu s'efface devant son personnage dont il s'imprègne avec une sincérité désarmante et Cécile de France, avec son charme naturel, contribue pleinement à la réussite de ce petit film français sans prétention.

 

Pierre GERMAY


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