Nouvelles de Flandre
La Francophonie ignore les Francophones de Flandre

Il faut absolument que reste quelque part, pour ceux qui écriront l'Histoire de Belgique de ce début du 21ème sciècle, une trace de cette forfaiture. Il faut qu'on sache que, par son action au nord de la Belgique, l'Organisation internationale de la Francophonie, aura trahi les 300 000 Francophones de Flandre.

En Flandre, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) mène une "flamandisation" de la francophonie; un comble! Qu'est-ce qui explique une telle aberration? L'ignorance? La jobardise? Le courage du "surtout pas d'ennuis"? En tous cas pas le respect de ses propres principes?

Comment l'OIF présente-t-elle officiellement les objectifs qu'elle poursuit? Elle "veille au renforcement du français comme outil de communication et vecteur culturel et, par extension, comme langue de communication internationale, d'enseignement et de support à un dynamisme intellectuel, scientifique et culturel novateur. Elle associe cette action à son engagement en faveur du plurilinguisme."

La Francophonie joue un rôle de premier plan dans la reconnaissance de la diversité culturelle. Cette position s'explique par le souci de s'opposer à un unilinguisme anglais international. Et une invasion unilatérale de la production culturelle américaine.

Une action surprenante!

En Flandre, faute sans doute de s'être informée un peu plus avant, l'OIF mène une action pour le moins surprenante. Sous prétexte d'observer "la plus stricte neutralité dans les questions de politique intérieure", elle ignore superbement les activités organisées par les associations francophones. De même, depuis sept ans, nous envoyons régulièrement nos communiqués de presse au "Journal de la Francophonie", organe de l'OIF, sans qu'un seul d'entre eux ait été publié. Alors qu'ils sont repris par les grandes agences de presse, dont l'impartialité est proverbiale.

Lorsqu'il s'agit d'initiatives flamandes, il en va tout à fait autrement. L'OIF soutient, par exemple, les Olympiades du Français et de la Francophonie ainsi que son antenne flamande, "Olyfran-Vlaanderen". Ce concours, appelé auparavant "Tour Eiffel" est destiné aux élèves du secondaire en Flandre. Il a été mis sur pied par le professeur Clijsters, du "Limburgs Universiteit Centrum". En changeant de nom, "les organisateurs ont voulu accentuer la relation très étroite avec la Francophonie", peut-on lire sur le site qui lui est dédié.

A Anvers, c'est un groupe de musique traditionnelle de la République Démocratique du Congo, "Konono n°1", qui se produit au "Wereldculturencentrum Zuiderpershuis". Le centre bénéficie, bien entendu, de subventions du gouvernement flamand et de la province. L'OIF, quant à elle, sponsorise la tournée du groupe.

Certes, nous nous réjouissons de ces initiatives en faveur de la langue et de la culture françaises, d'autant plus qu'elles se déroulent en Flandre. Mais nous trouvons saumâtre que ce que l'OIF accorde aux associations flamandes, elle le refuse catégoriquement aux associations francophones.

"Deux poids, deux mesures"?

Nous devons absolument pallier un sérieux manque d'information des instances de la francophonie à propos de la situation linguistique et culturelle en Belgique.

Il existe en Flandre une minorité de 300 000 Francophones reconnue comme telle par le Conseil de l'Europe. Une minorité que la Flandre refuse de reconnaître. Pour étouffer et faire disparaître à terme cette minorité francophone, les autorités flamandes ont:

  1. interdit le recensement linguistique qui aurait fait apparaître démocratiquement cette importante présence francophone;
  2. interdit à la Communauté française de Belgique, en invoquant le principe de territorialité, de subsidier les associations culturelles francophones en Flandre;
  3. refusé d'accorder une aide quelconque à ces associations, dont quelques-unes sont ainsi menacées de disparition.

Les dirigeants de la Francophonie observent-t-ils bien la plus stricte neutralité dans les questions de politique intérieure? Comment alors devons-nous interpréter les "communiqués de presse" publiés, l'un après le coup d'Etat en Mauritanie, l'autre à la suite des élections présidentielles en Haïti? Là on peut bien intervenir? Comment les responsables de l'OIF justifient-ils cette politique des "deux poids et deux mesures"?

Aider tout le monde ou n'aider personne!

Comme on le verra plus loin, la question de l'autonomie de la Flandre est sérieusement posée. Mais aujourd'hui elle fait encore toujours partie de la Belgique, elle-même membre de la Francophonie, tout comme la Communauté française. A propos, la Flandre est-elle bien en règle par rapport à la procédure d'adhésion?

En effet, elle met en danger "la présence d'associations oeuvrant en faveur de la langue française" et elle refuse de reconnaître "l'existence d'un statut des minorités linguistiques et culturelles francophones"!

Les dirigeants de l'OIF feront peut-être valoir que leur action en Flandre n'est pas du tout condamnée par les politiciens francophones.

Mais nous, Francophones de Flandre, nous croyions un peu naïvement pouvoir espérer une intervention extérieure de la Francophonie pour obliger la Flandre à respecter les grands principes de droit… comme à Haïti et ailleurs!

La Francophonie se décidera-t-elle à venir au secours des Francophones de Flandre? Ou trouvera-t-elle toujours naturel que la vie culturelle francophone soit organisée par les Flamands? Est-il si incongru que les Francophones souhaitent disposer des moyens pour pouvoir gérer leur propre vie culturelle?

Pouvons-nous demander, dès aujourd'hui, aux dirigeants de l'OIF d'aider AUSSI les associations animées par des Francophones de Flandre? D'aider tout le monde ou de n'aider personne!

 

Marcel BAUWENS

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