Nouvelles de Flandre
Cinéma : Le cinéma français ne se résume pas aux Bronzés. Ouf !

Difficile d'échapper aux "Bronzés 3" de Patrice Leconte. Il y a vingt-huit ans, on avait fait connaissance au Club Med, en Côte d'Ivoire, puis à la montagne. Aujourd'hui, les voici en Sardaigne, dans un hôtel 5 étoiles propriété de la copine de Popeye (Thierry Lhermitte).

On y retrouve Jérôme (Christian Clavier), rayé de l'ordre des médecins et divorcé; Gigi, son ex (Marie-Anne Chazel), deux obus sur la poitrine et un nouveau copain, Jean-Claude Dus (Michel Blanc) qui fait fortune aux Etats-Unis dans les perruques pour chauves! Et le couple de Français moyens (Balasko et Jugnot), toujours aussi râleurs. On a envie de rire de bon cœur mais le scénario est indigne du talent de ses auteurs. Seules quelques répliques connaîtront peut-être une seconde vie dans les cours de récréation!

Michel Blanc est aussi à l'affiche de "Je vous trouve très beau" d'Isabelle Mergault. Il y joue un paysan français, veuf et bourru, qui, débordé par son travail à la ferme, confie son avenir à une agence matrimoniale et rencontre une jeune Roumaine un peu paumée. Le scénario et la mise en scène relèvent à peine d'une bonne série télé. Michel Blanc n'en a que plus de mérite; de même que la jeune Roumaine, Medeea Marinscu, qu'on devrait revoir.

Avec "Le temps qui reste", François Ozon signe un film sobre et poignant sur l'attitude d'un jeune homme face au cancer qui le condamne. Sa grand-mère, Jeanne Moreau, répond à ses questions. Ozon quitte son registre cynique et provocateur ("8 femmes", "Swimming Pool") et offre un beau rôle à Melvil Poupaud.

Signalons encore "Le petit Lieutenant" de Xavier Beauvois, un policier qui, à cent lieues des mauvaises séries télé, nous plonge dans le quotidien d'un commissariat, avec Nathalie Baye dans un très beau rôle de femme blessée.

Et "Vers le Sud" de Laurent Cantet qui nous emmène en Haïti où il aborde avec pudeur mais réalisme le tourisme sexuel décliné au féminin. Si le féminin a le charme discret de Charlotte Rampling, scénario et réflexion évitent mal les clichés sur le sujet. Dommage.

Enfin, "Toute la beauté du monde" de Marc Esposito, ex-journaliste à Studio magazine, sonde la frontière entre amitié et amour à travers l'histoire qui lie un célibataire aisé (Marc Lavoine) à une jeune veuve (Zoé Félix) à Bali… dans une succession de clichés cartes postales.

 

Pierre GERMAY


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