Au cours de vos études, un professeur de français n'a certainement pas manqué l'occasion de vous expliquer pourquoi les quatre derniers mois de l'année (les neuvième, dixième, onzième et douzième) portaient des noms où l'on pouvait reconnaitre une racine latine qui amenait à penser que ces mois étaient plutôt les septième (septembre), huitième (octobre), neuvième (novembre) et dixième (décembre).

Les Romains utilisaient en effet un calendrier de 304 jours composé de dix mois lunaires de 30 ou 31 jours. Au début, les mois portaient tout simplement un numéro d'ordre (de premier à dixième).

Plus tard, les cinq premiers furent attribués à des dieux ou déesses: le premier (car l'année commençait à ce moment) à Mars, dieu de la guerre, le deuxième à Aperta (surnom d'Apollon), le troisième à Maius, nom vulgaire de Jupiter, le quatrième à Junon, épouse de Jupiter.

Et on s'arrêta là, ce qui donna ces noms non adaptés aux quatre derniers mois de l'année qui entretemps était devenue une année de 355 jours (oui, pas encore 365!) et de douze mois…

Plus tard, Quintilis était aussi rebaptisé Juillet (en honneur à Julius, empereur) et Sextilis transformé en Augustus (encore un empereur). Quand aux deux premiers mois de notre année actuelle, ils furent ajoutés aux dix autres et prirent un nom inspiré de Janus - janvier - (divinité de la paix) et Februo - février - (dieu des morts et des enfers).

Cette histoire est manifestement compliquée et montre à quel point l'étymologie des mots que nous employons tous les jours ne nous trouble plus: nous appelons le neuvième mois de l'année par un mot qui commence par sept mais cela s'est perdu dans la nuit des temps (si j'ose dire…). Septembre, c'est le mois de la rentrée, octobre, celui des feuilles mortes, etc.

Henry LANDROIT

Cet article est écrit en orthographe nouvelle.
Article paru dans le Ligueur.