Il y a 150 ans naissait à Saint-Amand, près d'Anvers, Emile Verhaeren, qui allait devenir l'un de nos plus vigoureux poètes. Ce Flamand, écrivain francophone, est mondialement connu et a été traduit en plusieurs langues.
A l'occasion de l'"Année Verhaeren", ont lieu une série de manifestations. Rappelons que le Provinciaal Museum Emile Verhaeren, musée permanent situé à Sint Amands, a multiplié les initiatives (Nouvelles de Flandre n° 33 mai-juin 2005). A Anvers une exposition a été consacrée aux relations qu'entretenait le poète avec les milieux anarchistes de l'époque (Anarchisten rond Emile Verhaeren).
On n'est, bien entendu, pas en reste du côté francophone. Ainsi, les Archives et Musée de la Littérature (AML) publient le quatrième et dernier tome de l'édition complète de la poésie de l'auteur (AML Editions/ Editions Labor - Edition critique établie par Michel Otten).
L'ouvrage contient les poèmes regroupés sous les titres: "Les Villages illuminés" et "Les Apparus dans mes chemins". Y figurent quelques-uns des poèmes les plus célèbres de l'écrivain et notamment: "Le passeur d'eau" et "Le Vent".
Heureuse coïncidence : nous sommes en novembre et, ce dernier poème se termine par ces vers, connus de tous (ou à peu près…):
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant,
Voici le vent cornant novembre.
Signalons aussi une autre initiative des Archives et Musée de la littérature: l'exposition "Par le bout du lorgnon, le continent Verhaeren" présentée à la Librairie Quartiers latins, place des Martyrs à Bruxelles, du 18 novembre au 31 décembre du mardi au samedi de 10 à 18 h.
Au terme de cette année commémorative, "les AML sortiront de leurs réserves objets, photos et textes destinés à ouvrir au grand public les chemins d'une nouvelle rencontre avec une figure singulièrement turbulente de l'aventure poétique en Belgique".
Et, face au vent, le tombeau du poète au bord de l'Escaut se dresse comme la proue d'un navire. Témoignage de l'immense talent d'un grand poète disparu mais toujours présent et qui traversera l'avenir…
Marcel BAUWENS